Bientôt une révolution algérienne ?
24 avril 2011 22:14, par Rachid MerzouguiSi je reprends ce passage de l’auteur :"...si on compare à l’ère Boumediene où il y avait tout de même plus de redistribution" ; je peux tout simplement déduire que l’ère du "Dictateur Boumediene" (c’est le qualificatif utilisé par l’occident pour certains leaders tiers-mondistes qui refusent un alignement) est beaucoup plus meilleure. Ce qui nous renvoie vers une autre question, qu’avons-nous gagner après les évènements d’Octobre 1988 ? Un Multipartisme ?... Une liberté d’expression ?... Et qu’es ce que ça rapporte au peuple ?... Rien !... plus de misères, OUI !...
Si on compare maintenant les 2 périodes :
Période de Boumediene :
Silence !... on ne parle pas, çà c’est vrai !...
Seulement l’état garantissait :
1. Le Droit à l’Education et le droit au savoir (des milliers d’enfants du peuple ont bénéficié de bourses dans les plus grandes universités d’Europe, du Canada et des Etats Unis).
2. Le Droit à la santé (accès gratuit aux soins pour tous -Gratuité des soins)
3. Le Droit au travail (dès qu’on termine les études un poste nous attend)
4. Le Droit au logement
5. L’Etat préserve le pouvoir d’achat du citoyen (en subventionnant les produit de premières nécessité).
6. L’Etat garantit et veille sur la sécurité du citoyen (on peut se déplacer de jour comme de nuit à travers l’ensemble du territoire en toute quiétude), pour ne citer que çà...
Quand est-il en ce moment ?...
L’Etat de Boutef ne garantit rien !..., elle te permet de parler (chose qui manquait au temps de Boumediene), alors là tu peux parler H/24 et 7/7, tu peux rédiger des articles dans les journaux, des dizaines de quotidiens libres sont là pour jouer le jeu de la "Démocratie". On voit aussi un paysage politique assez diversifié pour faire un vrai décor "Démocratique ». On voit Louiza Hanouna avec son éternel "bla-bla-bla" dans une assemblée des Beni oui-oui. Y a aussi un Saïd Sadi qui fait l’Haut-Position (opposition) sur les conseils de son ami le philosophe Bernard Henri Levy. Tout cela pour imiter le concept occidental de la "Démocratie" qui d’ailleurs présente beaucoup de lacunes et d’insuffisances en matière de "Droits de l’Homme", de "Liberté" et d’"Egalité". La liberté d’expression est taillée sur mesure, lorsqu’une religion est attaquée "C’est la liberté d’expression" bien que cette liberté peut toucher des millions de personnes, ça devient "Sacré", c’est le fondement même de la "République". Essaye de parler du "Sionisme" et tu es interdit sur toutes les chaines et étiqueté d’antisémitique (bien que tu ne touches en rien la communauté juive). Parle du complot du 11 septembre, du coup tu deviens un "Ennemi Public", toutes les portes se referment devant toi, là, la liberté d’expression reprend sa place au fond du tiroir et tu risques même des poursuites. Y a pas de "Démocratie" et moins encore de "Liberté" chez ceux qui prônent ces valeurs, tout est contrôlé, et rien n’est laissé au hasard. Deux filles refusent d’enlever le voile à l’école par conviction religieuse, et c’est la fin du monde, alerte !... la "République" est en "Danger" ça risque la contamination. 3000 personnes innocentes sont mortes et t’as pas le droit de dire que le rapport présenté n’est pas convaincant, des vaccins contaminés circulent mais personne n’en parle etc… Donc, je ne crois pas beaucoup à ces « Révolutions » cocotées au sein de la NED, moins encore des révolutions de Facebook qui loin de résoudre les vrais problèmes que tu viens d’énumérer risque d’engendrer d’autres plus graves. Le système Algérien c’est plus complexe qu’on ne le croit, ce n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte, ni la Libye. Bâtit en pyramide depuis la révolution armée, ce système repose sur plusieurs sphères et cercles qui sont enracinés dans les couches les plus profondes de l’Algérie, jouissant d’une légitimité révolutionnaire qu’il a su encré dans la population par l’appui de ce qu’on appelle la famille « révolutionnaire » (association de Moudjahidines d’enfants de moudjahidines, d’enfants de chouhadas, de femmes de chouhadas, petits enfants de chouhadas, associations des ayants droits des victimes du 8 mai 1945, association pour la concorde nationale et d’autres dans la même optique), ce système ne peut être délogé que par une action rationnelle et responsable de l’Elite intellectuelle. S’attaquer de front, c’est un suicide qui mène droit à l’irréparable. Si je parle comme ça, c’est en connaissance de cause, ayant activé dans la clandestinité avant 1988, j’ai une idée assez complète de ce tissage de la société algérienne. Peut-on savoir avec exactitude les pro et les opposants ? Faux !... Seulement, on peut constater que beaucoup trouvent leur compte et qu’un tel régime les arrange. Ce qu’on peut faire, c’est profiter de ces vents qui touchent les pays arabes et exiger plus de concessions du pouvoir, par des grèves multiples et revendicatives touchant tous les secteurs sensibles, des rassemblements et des marches revendicatives demandant la révision de la constitution, la séparation des pouvoirs, la lutte contre la corruption (en dénonçant certains) etc… Je pense que les Algériens ont compris que c’est la seule méthode qui peut nous garantir un changement progressif sans heurtes. L’expérience de la décennie noire a forgé le peuple Algérien contre tout dérapage pouvant engendrer un nouveau bain de sang plus grave encore.