Anti-France : l’État et Montargis refusent d’accueillir la dépouille du général napoléonien Gudin
5 juillet 2021 14:35, par nicolasjaisson
Les historiens n’aiment rien tant que de bâtir des mythologies qui entretiennent la mémoire des "grands hommes" qui sont auréolées d’une légende où la gloire militaire fait oublier les horreurs qu’ils sont causées. Napoléon est un modèle du genre (voir l’âme de Napoléon de Léon Bloy) dont la campagne de Russie passionne toujours autant les historiens des deux bords. L’émotion suscitée par le retour de la dépouille mortelle du général Gudin paraît ainsi bien étrange, eu égard aux mutiples découvertes macabres faites par les archéologues sur le trajet de la "grande armée" qui a laissé derrière elle des cadavres par dizaines de milliers. Ainsi un charnier composé des restes de 3,269 malheureux qui ont succombé au froid et aux privations avait été découvert en juillet 2015 à côté de Vilnius où se sont éteints quelques 20,000 soldats de Napoléon après la défaite de la Bérézina. Pourtant la presse nationale n’y a même pas prêté attention. Le siège de Smolensk lui-même fut une très pénible affaire qui a coûté la vie à quelques dizaines de milliers de soldats, prélude à des désertions en masse dans les contingents prélevés sur les pays conquis qui constituaient près de la moitié des effectifs globaux emmenés en Russie. Le motif de l’expédition qui consistait à contraindre Alexandre Ier de respecter les termes du blocus continental dirigé contre le commerce anglais pourrait paraître aujourd’hui bien futile. Naturellement Alexandre ne s’est jamais pointé au rendez-vous de Moscou, pour signer un addendum au traité de Tilsit, ce qui a mis fin à cette tragique aventure.
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