Christine Lagarde et la BCE souhaitent bon courage à tous les futurs pauvres
29 novembre 2021 09:30, par nicolasjaissonIl y a une différence fondamentale entre l’inflation de Weimar et la nôtre, qui tient à la nature du système financier, qui est doté d’outils de circulation de la monnaie et d’instruments financiers qui n’existaient pas dans les années 30. S’’il est exact que les emprunts Young levés aux Etats-Unis pour venir au secours de leurs cousins allemands ont joué un rôle considérable dans le rétablissement financier de l’Allemagne, ne serait-ce qu’en rétablissant son encaisse or vidée par les réparations, il n’en est pas moins certain que les liquidités US sont toujours un élément fondamental de l’équilibre financier international, et notamment dans la zone euro. C’est le dollar US qui alimente les marchés financiers où se crée la plus grosse partie de la monnaie, celle que l’on nomme M3, mais que l’on a cessée de répertorier pour éviter de montrer l’écart avec la création de monnaie dans le monde réel, M1 et M2. La monnaie créée par les banques centrales de marché, type FED, BCE ou BOE a essentiellement pour objectif de stabiliser les prix sur les marchés et partant de conserver la liquidité et la solvabilité des banques en leur garantissant des ressources de financement sans limite pour leurs produits financiers. Partant, quand on parle d’inflation actuellement, il ne s’agit pas d’inflation monétaire dans le monde réel, mais d’inflation des prix. Outre le fait que la monnaie en circulation dans le monde réel ne cesse de se réduire, du fait de la diminution des activités de financement des prêts par les banques, les capacités de production et de logistique sont considérablement entravées par la crise Covid qui paralyse les circuits classiques de l’économie réelle. L’énergie est encore la meilleure illustration de la chose, avec la suspension des financements accordés aux entreprises pétrolières et gazières qui sont accusées de compromettre notre avenir commun. On pourrait aussi ajouter le charbon et les retards pris dans la rénovation des parcs nucléaires. Naturellement le renchérissement du prix de l’énergie se répercute du haut en bas de l’échelle de production. Par ailleurs l’augmentation des prix fait partie de la panoplie des artisans de la décroissance pour forcer la population à modifier son mode de vie de façon brutale et sans aucun égard pour les investissements à long terme dans un schéma économique qui fait l’objet d’un sabotage grandeur nature. Les investisseurs de marché qui sont les moteurs du changement social restent immunisés contre les risques.