À quoi ça sert d’écouter de la musique classique (savante, ancienne, parfois sacrée) si c’est pour mieux se complaire dans des goûts de ch**ttes en terme de musique populaire profane ?
J’aimerais bien voir quelqu’un comme Gilad Atzmon re-vulgariser le jazz, en complément de ce que fait Stéphane Blet. Je ne parle pas du cliché pouet pouet des clarinettistes juifs des années 30 et des trémolos d’Armstrong, mais du phrasé bebop de Charlie Parker (le « Bach du jazz »), du minimalisme glacial de Miles Davis qui a traversé toutes les époques et tous les genres, de la refonte du son en lui même par un John Coltrane bouleversant de sincérité…
En vérité, depuis le rock, le punk, le rap, etc, le commun des mortels est devenu totalement hermétique à tous les rythmes de base, excepté le très binaire 4x4 qui, lui, fait l’unanimité. Où sont passés la polyrythmie fondamentale du Mambo, les véloces arpèges qui donnent des visions, cette nostalgie profonde brute de vérité qui file les frissons ? Chez orelsan ? …
Si nous ne savons plus danser le ternaire basique comme le faisaient nos ancêtres sans aucune difficulté ni prétention, il y a peu de chances que les nouveaux compositeurs de musique savante s’y aventurent. Chopin et les autres jouaient des valses, polka, mazurka… le lien entre la musique savante et populaire est primordial, si les tubes du moment sombrent dans le culte de la médiocrité rétroactivement programmé par la grande distribution, cela entraînera également la chute de la musique sacrée et/ou savante.