Une avalanche de contre-vérités, de contresens, et une grille de lecture athée plaquée sur les monothéismes : je vois poindre tout le pédantisme et le verbiage indigeste d’un Francis Cousin, somme toute panthéiste, qui disqualifie la candidature spirituelle du catholicisme à toute forme de transcendance et conçoit l’omnipotence d’Allah comme une chape de plomb sur l’humanité, au lieu d’y voir un pouvoir d’action illimité au service bienveillant de l’humain.
À écouter Cousin, son déni gratuit de la transcendance dans le catholicisme, son dénigrement de l’absoluité irréductible du divin en islam, et son association hasardeuse entre la cyclothymie du dieu vétéro-testamentaire et l’ineffable mansuétude d’Allah, je me dis que le matérialisme athée, froidement mécaniste est un signe d’inintellection des profondeurs subtiles, dans lequel, à sa place, je serais gêné de me reconnaître.
À défaut de démontrer la radicalité de la proposition et de l’être christique, Francis Cousin sera parvenu à les engluer dans une immanence dont je lui laisse assumer les prémisses spécieuses à coloration spinoziste. Et à défaut d’invalider la proposition de fraternité formulée par le Coran, qui est l’Ultime Testament, Francis Cousin nous laisse à voir qu’il est possible de tenir, dans des termes savants mais frauduleux, des propos caricaturaux sur l’islam, pour qui n’en connaît ni la lettre ni l’esprit, mais seulement la récupération politique.
Chanceux sont ceux n’ont rien compris à ce galimatias confusionniste. Je n’ai hélas que trop compris, d’où mon rejet de la grille de lecture marxiste outrageusement appliquée aux phénomènes historico-religieux. L’arrogance de la déraison, pétrie de certitudes, lui permet de se draper à peu de frais des atours de la raison.