excellent article, comme d’habitude, mais il s’arrête au moment le plus intéressant :
“en 965, l’empire khazar s’effondra sous les assauts du prince de Kiev Sviatoslav. L’élite judéo-khazare survivante se dispersa à travers l’Eurasie et l’Europe. Certains se retirèrent en Crimée, d’autres fuirent vers l’Ouest.”
je serais très intéressé de savoir si Goumilev avait fait un rapprochement entre l’élite judeo-khazare fuyant vers l’Ouest et l’apparition de la population juive ashkénaze ( la plus grande concentration au monde) dans l’union Polono-Lituanienne au XVIe siècle.
un des arguments majeurs contre la thèse de l’origine khazare des ashkénazes est d’ordre linguistique : les ashkénazes parlent le yiddish (qui est une sorte d’allemand mal prononcé avec de nombreux emprunts lexiques hébreux et slaves), tandis que le khazar est une langue turque.
cela dit, une conversion linguistique n’est pas à exclure, car il existe d’autres exemples, comme celui des Proto-Bulgares, qui d’ailleurs étaient les voisins des Khazars, à l’Ouest (les Bulgares du Danube) comme au Nord (les Bulgares de la Volga).
tout en établissant leur domination sur les Slaves danubiens, les Proto-Bulgares du Danube ont complètement fusionné avec les Slaves.
de la langue protobulgare, qui est une langue turque de la branche oughure (tout comme la langue khazare), il ne reste pratiquement aucun mot dans la langue bulgare d’aujourd’hui (qui est une langue slave).
en revanche, les Proto-Bulgares de la Volga, établis aux alentours de la ville actuelle de Kazan, ont pu garder leur langue jusqu’à l’arrivée de la Horde d’or au 13e siècle.