Oh la vache ! J’ai bien plus honteux comme plaisir coupable que la collaboration Timberlake/Timbaland qui est, effectivement, d’excellente facture ! L’album The 20/20 Experience est une de mes références. L’introduction « Pusher Love Girl » est une démonstration. Le diptyque « Cabaret/TKO », de l’adrénaline pure. Les ballades « Mirrors » & « Blue Ocean Floor » sont planantes à souhait. Je recommande la dernière pour l’intimité d’un premier rendez-vous avec quelqu’un. Même les bonus track ont de la gueule (« Body Count », par exemple).
Le mélange des genres, l’hybridation, a vraiment du goût en musique quand le travail et la rigueur sont là. Du reste, comptez sur le LGBTisme pour tenter de nous gâcher la notion dans les années à venir. En tout cas, je conseille à Pierre, du coup, la collaboration Cornell/Timbaland sur l’album Scream qui pousse le curseur encore plus loin. C’est une sorte de fanfare ininterrompue de croisements entre le hip-hop et l’électro, rehaussée par la voix hard rock de Chris Cornell - ininterrompue car la musique n’est jamais à l’arrêt et les morceaux sont tous liés, au sens propre du terme.
Chez les français, côté hybridation, il faudrait aller chercher du côté de Christophe, avec son album « Bevilacqua », que certains magazines avaient très justement qualifié de cyber jazz. Ou alors filer du côté du « My God Is Blue » de Sebastien Tellier qui fait communiquer la spiritualité et l’érotisme. Tellier qui doit certainement passer pour un bobo auprès d’E&R - et pas complètement à tort, d’ailleurs - mais qui a, pour lui, l’avantage d’une discographie riche, méditative et - j’y tiens - sérieuse ! J’ai toujours trouvé l’amalgame Philippe Katerine/Sebastien Tellier désagréable et erroné. Mais l’inconscient collectif a souvent du mal à décortiquer les différentes couches dans le « beau bizarre ». Distinguer l’escroquerie de l’extravagance intelligente n’est pas chose facile, c’est vrai.