La politique française est tombée à un niveau moral qui n’est pas sans conséquences sur la relation entre les dirigeants et les citoyens.
Une proche d’Emmanuel Macron, l’ancienne préfète du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, de mars 2021 à août 2023, Régine Engström, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à 25 000€ d’amende et une interdiction d’exercer une fonction publique d’un an avec sursis pour prise illégale d’intérêts.
Il lui était reproché de s’être opposée en 2021, contre l’avis des services de l’État, au classement de la caserne Gudin à Montargis (Loiret) qui contrariait un projet immobilier de son ancien employeur, le promoteur Nexity, qui prévoyait de détruire une partie du bâtiment du XIXème siècle pour y construire une résidence séniors haut de gamme.
Le tribunal a considéré qu’elle s’était « impliquée » dans le dossier.
L’élément « matériel du délit est constitué » et « l’intérêt moral de nature à compromettre l’impartialité » de cette haute fonctionnaire à la Ville de Paris, passée par le secrétariat général des ministères de la Transition écologique puis de la Cohésion des territoires qui avait « des relations amicales et professionnelles depuis près de vingt ans » avec la PDG de Nexity.
Elle était surtout « salariée » dans ce groupe, en tant que directrice des partenariats stratégiques et de la responsabilité sociale et environnementale, avant d’être nommée préfète en mars 2021 et se devait donc d’être « particulièrement vigilante », a souligné le tribunal.
Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur, elle est aujourd’hui chargée de mission auprès du ministère de la Transition écologique.