Ne pas oublier non plus, même si la figure là n’apparaît pas, l’image ambiguë d’Apollon, trop souvent et facilement assimilé à l’aspect solaire et donc en opposition à la bestialité toute chthonienne de Dyonisos. Pour la faire brève disons que l’archer perfide Apollon agit abjectement de manière solaire en pleine lumière quand à leurs cultes à mystères la poignée d’initiés s’y adonnaient cachés.
En ce sens, face à la laideur de la bête en rut, s’affirme la séduction luciférienne d’un Apollon qui tel le pipoteur d’Hamelin entraînant dans son sillage non plus seulement les enfants mais tout le genre humain dans l’abyme le rapproche de la sidération qu’opérera sur les foules (notamment via « la marque de la Bête »), l’Antéchrist.
Étrangeté par ailleurs sur le plan sémantique de cette proximité entre Apollon l’obscur et son ambiguïté intrinsèque et ontologiquement hypocrite avec Apollyon, l’un des noms de l’Antéchrist, l’homme borgne (dont l’efficace magique se traduit par une plus forte unité de canalisation dans l’agir extérieur du mal), le boiteux (qui claudique sans cesse intérieurement pour perdre les âmes par la dispersion et la confusion, passé maître qu’il est dans l’éthique du « en même temps »).
Bref, comme à la suite d’un illustre prédécesseur dont j’ai oublié le nom, ne jamais donc oublier la sentence radicale de Saint Augustin : « Les dieux des païens sont des démons ». Donc TOUS leurs dieux, sans exception.