"Les Bateliers de la Volga" (3 suite et fin)
La tristesse et la mélancolie russes ne dépriment pas, comme sous d’autres latitudes, mais au contraire élèvent et renforcent. Ici, point de pleurs ni de lamentations stériles et sans espoir, point de défaite ni de passivité, point de résignation et soumission d´esclave, il y a force d’âme et vitalité. C’est le fondement spirituel d’où jaillissent la force et l´endurance du peuple russe. C’est la véritable marque de la profondeur de ses sentiments. Et ce sentiment d’appartenance, cette loyauté, cet enthousiasme pour sa patrie sont profondément ancrés en lui.
Surgissent alors des chants d’un dramatisme vibrant, comme des hymnes majestueux et solennels, qui jaillissent irrépressiblement des profondeurs de l’âme russe, des entrailles de la terre russe, parfois en apparence sombres, mais qui débouchent en éclats lumineux, avec les accents grandioses et sublimes qui imprègnent les choses sacrées : la lutte, la souffrance, la rédemption, le triomphe, la perpétuité de la Patrie qui unit les générations passées, présentes et à venir...