Le concept des fascias suscite un intérêt croissant, bien qu’il ne soit pas une découverte récente. En effet, depuis plus de 6000 ans l’ayurveda les évoque sous le terme de "medo mamsa kosha". Cependant, contrairement à la médecine allopathique et à la naturopathie moderne, l’ayurveda traditionnel ne fait pas de séparation nette entre les différentes structures du corps.
Un des dangers liés à la tendance actuelle est de réduire toute douleur à une seule "cause" : par exemple, un mal de tête serait uniquement dû aux fascias. De plus, ce concept flou permet une utilisation variable, de la posturologie à la rééducation, à la danse, au massage, au magnétisme, à la méditation...
Un autre risque, plus subtil, est de se retrouver enfermé dans une vision unique, où une élite vous dicte ce qui est vrai ou bénéfique, tout en vous maintenant dans un cycle de consommation. Cela se traduit par une multitude de cours et de thérapies pour des troubles souvent mal définis, sans véritable perspective d’émancipation. Ici la connaissance de l’Etre et de la divinité n’est pas abordée.
Comme cette approche touche à l’intégralité de l’être et à son bien-être, il est facile de glisser d’un simple besoin de corriger une posture physique à une volonté de réformer les esprits en corrigeant une posture psychologique jugée inadaptée. On voit d’ici les dérives. Ce phénomène rappelle les jeux émotionnels typiques du mouvement new age, qui se présentent souvent comme libérateurs, soutenus par des études prouvant leur efficacité, leur innocuité, leur bien surnaturel.
En réalité, cela peut servir à justifier une santé dégradée, exacerbée par les conditions de vie parfois aliénantes que nous connaissons. Même dans un monde moderne prétendument éclairé, la quête du miracle reste omniprésente, se traduisant par des promesses de solutions rapides et les dernières thérapies, compléments alimentaires, à la mode.