Dieudonné a écrit le spectacle "Le mur", qu’Elie Semoun s’est pris dans la tronche : le mur qui sépare le petit artiste du grand, le talent du génie. Talent tout relatif, génie incontestable : cet ancien duo en est la thèse et l’antithèse (dont découle une synthèse). Ce qui fait un humoriste, un bon j’entends, c’est sa liberté en tant qu’auteur, sa liberté de ton, le choix de ses thèmes (faire rire avec son temps, être à la page). Un humoriste a vocation à repousser les limites (son ennemi est l’auto-censure), et a pour fonction de faire rire en faisant réfléchir, de faire s’interroger ses contemporains sur le monde. Ce monde, totalement déglingué, complètement taré. Le monde et ses failles, le monde et sa connerie, le monde et sa haine crasse, ses drames et ses tragédies : rire de ce monde en général, et de certains en particulier, qui nous opposent tout ce qui a de plus détestable. Elie Semoule se trompe, et lourdement, se vautre, comme certains disent ici, il n’est plus un humoriste, mais un censeur, à l’égal du philosophe qui prend parti, jusqu’à en provoquer des guerres. Le monde...du spectacle, est un terrain vague, un espace vide, vide de sens, de substance, il se regarde, s’auto-plébiscite, il parade, bref : se meurt et s’enterre, bien profond. Tout aussi profond que le fuck que je leur adresse : qu’ils aillent tous se faire enc...’fin bon... !!! (Pour paraphraser le génie).