Guyenot fait un travail remarquable sur tous les sujets délicats dont le 11/9 fut remarquable et passionnant ainsi que sur les grands événements américains qui fascinèrent et façonnèrent l’imaginaire de l’homo modernus puis technologicus.
Ne pas oublier le pendant de ce remarquable travail réalisé par Meyssan qui, lui, s’attache davantage à la face stratégico-militaire de ces événements.
Sur la question satanique, la pensée binaire est l’enfant diabolique (!) de l’avénement de la société numérique et informatique. La base étant 0/1 (valider / annuler - Oui / Non - J’aime / j’aime pas, etc), il n’a pas fallu longtemps pour que l’utilisateur ordinaire soit, à son insu, reformaté en mode binaire.
Qui n’a pas remarqué que dans toutes les séries et films américains, toute séquence montrant un interrogatoire (par le FBI ou la CIA) d’un suspect met en scène un agent qui exige que le suspect réponde par oui ou non afin d’empêcher toute nuance dans les réponses ! On rappelera que c’est précisément la capacité de nuancement qui fait que l’homme est et restera supérieure à toute IA. Mais laissons cela de côté.
Guyénot a raison d’alerter sur la réduction au simplisme dès lors où l’on analyse le monde et les faits par une dialectique simpliste du Bien versus Mal (Ange et Démon). Pour autant, il ne faudrait pas non plus perdre de vue que le complot est l’une des stratégies humaines les plus anciennes dans sa quête insatiable de domination.
Comme je dis volontiers, un couple adultérin complote dès lors où les amants cherchent à tromper, voire éliminer, le marin ou l’épouse gênante ! Et les gros complots (ils sont bien avérés) peuvent être "satanique" à partir du moment où le but porte de graves préjudices à autrui. Question de sémantique, de représentation, de symbolique et de commodité de désignation.