Tome1
Imaginez, mes chers amis, une nation tout entière suspendue à une question si fondamentale, si cruciale, qu’elle semble presque déterminer la survie même de notre civilisation : les mariages gais. Une année entière à nous déchirer, à écrire des éditoriaux passionnés, à afficher des photos d’amoureux s’embrassant avec une ferveur presque biblique, comme si chaque baiser était une offrande sur l’autel de la modernité. Quelle époque charmante que la nôtre, où les débats prennent des airs de croisade sacrée, et où le moindre désaccord vous fait passer de héros éclairé à paria rétrograde.
Et maintenant, mesdames et messieurs, préparez-vous pour le prochain acte de cette grande pièce sociale. La question brûlante du moment : les mariages transgenres. Fascinant, n’est-ce pas ? Tout comme pour le mariage gai, être « pour » ou « contre » deviendra sans doute le test ultime de votre ouverture d’esprit. Serez-vous étiqueté progressiste, champion de l’égalité, ou serez-vous relégué au rang de fossile idéologique, perdu dans les méandres de vos préjugés ancestraux ?
Mais attention, en ouvrant la boîte de Pandore de nouveaux statuts – transgénérisme, intergénérisme, pourquoi pas altergénérisme tant qu’on y est ? – nous entrons dans un monde où chaque nuance identitaire exige sa reconnaissance, sa place, son droit sacré à l’existence. Prenons un exemple concret : les toilettes. Les toilettes ! Ce sanctuaire si banal, transformé soudainement en champ de bataille culturel.
Bien sûr, si les universités étaient des forteresses privées, chacun pourrait installer les toilettes qu’il veut : pour hommes, femmes, trans, demi-trans ou même pour ceux qui se sentent l’âme d’un ornithorynque un mardi. Mais hélas, ces lieux sont publics, financés par vos impôts, les miens, ceux de cette brave société qui a parfois l’audace de vouloir donner son avis sur ce qu’elle finance. Car enfin, mes chers amis, payer, c’est bien. Mais payer en silence ? Ça, c’est autre chose.