Surprenant que ce sujet fondamental reste dans l’ombre. La conception du ’pape’ comme unique successeur de Pierre et chef suprême de l’Église demeure étrangère au ’consensus patrum’ des Pères. Ces derniers n’interprètent nullement le célèbre passage de Matthieu ’tu es Pierre et sur cette pierre’ comme fondateur de l’institution papale. À ce propos, les travaux du père Guettée (disponibles en format numérique) ainsi que le site foi-orthodoxe.fr offrent des analyses éclairantes. L’autorité de lier et délier fut accordée à l’ensemble du collège apostolique, transmise ensuite aux évêques par filiation apostolique.
Une étude approfondie révèle comment le siège romain s’est progressivement arrogé des prérogatives exclusives, n’hésitant pas à falsifier certains documents historiques. Cette dérive s’est poursuivie avec la promulgation de dogmes créant une rupture avec la tradition originelle, notamment celui de l’infaillibilité pontificale, fruit de l’excès ultramontain. Face à ces éléments, la question ne se pose plus entre sédévacantistes et modernistes, mais concerne la légitimité même de l’institution papale. C’est finalement la tradition orthodoxe qui semble avoir préservé avec le plus de fidélité le kérygme originel de la foi chrétienne.