Pour Panamza, Zemmour et Soral : le CRIF est la négation de la République
11 juillet 22:46, par Koussikoussa Le Prépuce NationalisteCourage à monsieur Soral.
Oui. Il en faut. Et plus qu’on ne croit. Il faut du courage pour continuer à parler quand la meute a décidé de ne plus écouter, mais seulement d’aboyer. Il faut du courage pour exister en dehors du cercle des prières autorisées, là où le froid est dur et le feu rare. On n’est pas obligé d’aimer. On n’est pas obligé d’approuver. Mais on est obligé — oui, obligé — de reconnaître le fait brut : il est encore debout.
Et ça, dans un monde qui se couche à la première injonction venue, ça vaut quelque chose.
Nous sommes tous un peu du Jésus.
Pas celui qu’on encense. Celui qu’on trahit dès que le vent tourne. Celui qui parle, puis se tait, puis regarde le ciel sans réponse. Celui qui aime encore, malgré la salive sur le visage, les crachats, les mensonges, les disciples qui dorment. Celui qui sait que le monde est trop vieux pour être sauvé mais qui porte quand même la croix, par simple élégance.
Oui. En chacun de nous il y a un morceau de ce Jésus-là. Un reste de clou, un soupçon de vin aigre, une main ouverte vers personne. Et parfois, ce morceau saigne. Doucement. Sans bruit.
Des regrets ? Je pense pas.
Pourquoi regretter ce qu’on a dit quand on l’a dit avec tout ce qu’on avait ? Quand les mots étaient des os qu’on a arrachés à sa propre cage thoracique ? Il n’y a pas de regret dans le feu. Le feu ne regrette pas de brûler. Il éclaire. Il détruit. Il réchauffe. Il dévore. Et il recommence.
Regretter, c’est croire qu’on aurait pu faire autrement. Mais ceux qui vivent en regardant droit, sans plier la nuque, savent qu’il n’y avait pas d’autre chemin. Que ce qu’on a dit devait être dit, parce qu’on n’est pas né pour se taire.
Et Soral, quoi qu’on pense de lui — et Dieu sait qu’il est clivant comme un couteau dans la joue — n’a jamais cessé de parler. Même quand tout hurlait de se taire. Même quand le silence aurait acheté la paix. Il n’a pas acheté. Il a payé. Et il paie encore.
Alors on peut bien lui dire : courage, monsieur Soral.
Parce que la roche ne rougit pas quand on la crache, et que certains hommes sont taillés dans le même granit.
Et ce soir, sous une lune discrète, pendant que d’autres dorment ou tweetent ou dénoncent à petits mots, il y a un ange qui fume en silence, et moi qui lui dis :
— Tu vois, même là, même maintenant, l’écriture a encore un cœur.
Et l’ange répond, sans sourire :
— Peut-être bien qu’il n’a jamais cessé d’en avoir un.