Le problème aujourd’hui est que nous n’arrivons pas à nous fixer sur un problème pour ne plus le lâcher.
Il y a deux mois, il y avait l’énorme pétition contre le Mercosur, on allait voir ce qu’on allait voir ; aujourd’hui, qui se souvient de cet épisode ?
Lorsque les paysans ont roulé vers Paris, retournant les panneaux des villes, bloquant les autoroutes, ouvrant des camions contenant de la merde en provenance des pays de l’est, ils recevaient un soutien quasi-unanime ; aujourd’hui, qui se souvient de cet épisode ?
D’ailleurs comment se fixer ? La corruption est tellement endémique que de nouvelles affaires sont révélées tous les jours ; nous sommes bombardés d’informations révoltantes, tant que nous ne savons plus sur quel pied nous indigner (et non danser). On peut se demander s’il n’est pas voulu que nous soyons mitraillés de la sorte, dans le but que nous ne sachions plus où nous diriger et que nous finissions par rester immobiles, résignés.
Dans la manifestation qui est passée aujourd’hui sous mes fenêtres, c’était la foire à la saucisse ; à lire les panneaux, impossible de dégager une revendication commune : était-ce contre le fascisme ? Pour les LGBT ? Pour la Palestine ? Contre Macron ? Contre la casse des services publics ? Contre la dette ? Ou bien peut-être était-ce une simple Flash Mob sur de la Mano Negra pour faire trembler le pouvoir ? Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y avait rien sur le Frexit, et rien sur la protection de nos paysans. A partir de là, les œufs sont faits, pour reprendre le titre de l’article.
Si la population est plus divisée que jamais, elle se retrouve au moins sur une chose : la paupérisation. Mais pour l’instant, cela ne semble pas apaiser les profondes discordes, voire la haine désormais prégnante entre les différents courants de la population…