Un projet de loi américain réduit les Etats Unis à un vaste champ de bataille
1er décembre 2011 06:10, par Carlos Peretti
Le point est connu, l’exercice de la violence politique n’a de limite que celle des ressources qui lui sont affectées. Faut-il vraiment rappeler que les frontières n’ont jamais fait obstacle à l’action meurtrières des assassins puis des commandos mandatés par les Etats, tous les Etats ?
Cela se fait à la télévision, de longue date.
Il est absurde de penser que ce projet vise à entériner une pratique puisque celle-ci est parfaitement acceptée dans son principe dans les circonstances actuelles de sa mise en scène. D’ailleurs, il ne vient à l’idée de personne de se ridiculiser tout à fait en niant sérieusement le recours courant, autour du monde, aux exécutions sommaires et aux enlèvements secrets.
Le projet annonce donc l’intégration de figures secondaires dans l’ensemble des cibles potentielles de cette violence. Groupes ou individus qu’il serait moins immédiatement possible de réduire à des images de monstre à abattre. Il annonce également que cette extension sera visible dans la sphère spectaculaire. L’habillage légal d’actions secrètes n’aurait en effet strictement aucun sens. Elles s’en passent depuis au moins deux mille siècles. Il annonce donc un déploiement de forces plus large, plus intensif avec, en sus, une ambition pédagogique. Une intimidation armée des forces qui voudraient mettre à profit le vacillement économique catastrophique des États-Unis. Il importe peu de savoir si les forces qui pilotent concurremment cette puissance parviendront ou non à rendre légale de si rugueuses opérations de communication. Le projet à lui seul assoit surtout fort habilement la légitimité des actions : il n’importe pas une seconde de savoir si la loi sera voté ou non. Ce qu’elle annonce et ce qu’elle révèle suffisent.