Francis Cousin : Critique de la société de l’indistinction
18 février 2012 05:13, par AlmakiCet auteur prépare un livre sur Marx et évoque déjà son intérêt avec Engels pour le régime juridique des barbares. J’espère qu’il creusera la question. A un moment, il évoque le "communal" qui est cette partie de la propriété collective inaliénable au regard du droit coutumier des Germains. Il s’agit d’un territoire sylvo-pastoral, qui contribue au grand circuit agro-sylvo-pastoral qui inclue les terres agricoles, champs ou jardins, tenus en propriétés ou loué. C’est un système très efficient où le cycle du vivant s’auto-régénère, assez diversifié pour être résilient en cas de coup de dur, notamment grâce à la polyculture en petites parcelles. Evidemment cela demande de la main d’oeuvre, et ce système n’a pas résisté à la mécanisation, aux engrais, et aux dépeçage juridique mené par notre glorieuse bourgeoisie éclairée. Cependant c’est un système qui a de beaux jours devant lui avec le peak oil, la convergence des catastrophes, et le retour à l’autonomie qui passe par un retour à la terre.
C’est du point de vue politique que ce système juridique est le plus important et le moins connu, en effet les communautés humaines vivants sous ce système se régissent elles mêmes à travers des conseils délibératifs, véritables forums, où le "for", les "libertés anciennes" se forgent. Elles sont de nature coutumière c’est à dire qu’elles nécéssitent le consentement populaire. Les "fors" avaient même une suprématie sur les édits royaux qui devaient s’y conformer.
Ces "libertés", ces "fors", cette autonomie paysanne a perdurer de manière relative dans les espaces de montagnes, là où l’accès difficile et le caractère farouche des montagnards, ont empêché la révolution bourgeoise de laminer le territoire pour le rendre conforme au règne de la marchandise.
Que je sache ces territoires ont existé jusqu’à récemment eu Europe occidentale, dans le nord-ouest ibérique et dans les pyrénnées.
J’ai eu l’occasion de participer à ces fameux conseils, c’est une école de la politique. Les paysans qui s’y exprimaient avaient une qualité d’analyse et de pensée qui sont incomparables avec le niveau des paysans d’aujourd’hui et de la population en générale.
Nous sommes de plus en plus à nous intéressé à cette histoire occulté, et pour cause, de l’autonomie paysanne. Certains, et je crois avec raison, la mette au diapason des révolutions anarchistes, notamment en Ibérie. Il y a effectivement une communauté d’esprit, ce qui rend d’autant plus nécéssaire de retrouver le fil de cette mémoire !