Ça doit faire, voyons, une quinzaine d’années que je ne regarde plus la télévision.
De temps à autre j’en vois des bribes, comme ici. Dieu... quel zoo. Barbier n’en finit plus de se décomposer avec son écharpe rouge déprimée. Je ne sais même plus dans quel canard il officie. Deux potiches modèle Ardisson, vaguement incisives, barbotant entre la goudoue décomplexée et la Césaire à paillettes, racolent le chaland. Ruquier zozote avec sa bouille de Besancenot à lunettes et ses pochades de potache. J’assiste à un spectacle organisé par Barnum. Il ne manque que quelques nains grotesques, une femme à barbe, et des frères siamois.
Arrêtez de payer la redevance. Achetez-vous des livres, jouez de la musique, sortez, courez, discutez, écrivez, apprenez un peu de maths, d’astronomie, des mots d’une langue étrangère, apprenez des poèmes et des dates, dessinez, invitez des amis.
Quittez cette complaisante laideur médiocre. Elle asservit. Elle vole le temps de votre vie. Elle souille l’âme.