Selon moi ce texticule n’est que partiellement vrai, pour la dernière partie.
La première présuppose que l’artiste connait le monde, du moins le fonctionnement des ogres bourgeois bouffeurs d’art.
Or, du point de vue de l’artiste, je pense plutôt qu’ils vivent ça comme un vol, d’autant que les bourgeois n’aiment pas l’art : ils le méprisent et l’admirent à la fois. Ils le méprisent car ils le déconsidèrent et n’y connaissent rien, la preuve étant le "marché de l’art" actuel permis uniquement par des friqués. (Je parle ici d’art plastique.) Ils l’admirent car ils envient les artistes d’être capables de faire ce qu’eux ne sont capables que d’acheter.
Je ne pense pas que ce soit pour expier que les artistes maudits soient restés dans l’action ou aient évolué vers elle. C’est simplement dans la continuité de leur vocation.
Qu’ils soient ou non des amuseurs de bourgeois ne dépend pas obligatoirement d’eux, tout comme il ne dépend pas de la victime de se faire agresser par un junkie dans la rue. C’est l’intention du voleur qui est à mettre en cause.
S’ils sont maudits, c’est précisément parce que peut-être qu’ils étaient fournisseurs d’amusement auprès des bourges, mais si c’est bien le cas alors c’était malgré eux.
Tandis que les artistes chouchous bouffent dans la main des bourges et du pouvoir, ils font de l’art "officiel" c’est-à-dire de la propagande. Et la propagande n’est pas de l’art.
(ici : propagande = propagande mensongère).
Mais je suppose qu’il y a des exceptions. Si par exemple un scupteur sculpte une fontaine mettant en scène un décor naturaliste, on peut dire qu’il s’agit d’un art apolitique.
Bref, c’est ma façon de voir. Mais bon, Soral connaissant très bien le sujet, j’exprime ma nuance avec quelques réserves.