L’Art n’avait pas pour principal but de « parler aux sens » comme maintenant, mais celui de réaliser une œuvre belle au sens de Platon, c’est-à-dire intelligible, d’où le peu d’intérêt pour le réalisme, l’imaginaire, la spéculation commerciale, l’individualité de l’artiste même accordée à l’œuvre d’Art.
Je ne voudrais pas paraître pour un critique éhonté, mais je voudrais juste rétablir une vérité, qui n’est pas de moi, mais des historiens. L’esthétisme est une invention européenne du XVIIIè siècle et n’a rien à voir avec l’art grec à l’époque de Platon.
La meilleure définition que j’aie pu lire sur l’art est celle de Léon Tolstoï, écrite en 1898. Sa critique sur l’art contemporain du XIXè siècle est, à mon avis, la meilleure description de l’art du XXIè siècle. Extraits : "...Pour donner de l’art une définition correcte, il est donc nécessaire, avant tout, de cesser d’y voir une source de plaisir, pour le considérer comme une des conditions de la vie humaine. Et si on le considère à ce point de vue, on ne peut manquer de constater, tout de suite, que l’art est un des moyens qu’ont les hommes de communiquer entre eux..." (...) "L’humanité, par sa nature, est portée à aller sans cesse d’une conception plus basse, plus partielle et plus obscure de la vie à une autre plus haute, plus générale, et plus claire." (...) "...comme c’était le cas chez les Grecs, la religion fait consister le sens de la vie dans le bonheur terrestre, dans la force et dans la beauté, on considère alors comme étant le bon art celui qui exprime la joie et l’énergie de la vie, et, comme étant le mauvais art, celui qui exprime des sentiments de mollesse ou de dépression. Si, comme c’était le cas chez les Romains, le sens de la vie consiste dans la collaboration à la grandeur d’une nation ou si, comme c’est le cas chez les Chinois, il consiste dans l’honneur rendu aux ancêtres et la continuation de leur mode de vie, on tient alors pour bon l’art qui exprime la joie du sacrifice du bien-être personnel au profit du bien de la nation, ou celui qui exprime le respect des ancêtres et le désir de les imiter ; et tout art qui exprime des sentiments opposés est tenu pour mauvais."(...) "Dès le moment où les classes supérieures de la société européenne perdirent leur foi dans le christianisme d’Église, la beauté, c’est-à-dire le plaisir artistique, devint pour eux la mesure du bon et du mauvais art.". Lire l’intégralité du texte : http://bibliotheque-russe-et-slave.com/L