Conférence d’Alain Soral & Albert Ali
12 juin 2012 12:17, par vfwhM. Soral, juste un truc : vous passez votre temps à dire que la vérité doit être première à la propagande ou aux mythes, quels qu’ils soient.
J’aime bien votre revendication du catholicisme, sa détermination culturelle, sa proximité avec l’islam sur les valeurs fondamentales, votre défense de cet héritage. Ca me va et je trouve ça légitime.
Par conséquent, je me permets de vous reprendre sur un point dont je commence à avoir ras le bol de vous entendre parler : vous reprenez souvent la propagande contre les deux pièces "Golgotha Picnic" et "Sur le concept du visage de Dieu", en mélangeant en plus les deux (c’est "le concept du visage de Dieu" qui a été accusée de jeter des excréments, pas "Picnic"). Je n’ai pas vu "le visage de Dieu", mais j’ai vu "Picnic". Si vous allez parler de quelque chose, prenez la minute nécessaire pour au moins vous assurer que vos faits sont établis.
1- Sur le concept du visage de Dieu ne jette pas d’excréments à la figure du Christ, ceci est bien établi. De plus, d’après des textes lus sur cette pièce, bien au contraire de ce que vous colportez, la figure du Christ est un contrepoint permanent sur la scène à la décadence représentée par les personnages humains.
2- Golgotha Picnic, utilise la figure du Christ comme figure complexe pour soutenir un discours sur la décadence, sur un mode qui, si vous attendiez la fin avant d’appliquer vos catégories ataviques, ne vous serait pas si étranger.
La théâtre est un truc bizarre, dans sa version contemporaine. Contrairement à l’art plastique contemporain, qui ne propose rien de valable que je reconnaisse, le théâtre contemporain, lui, propose pas mal de choses. Des trucs nuls et bien-pensants, mais aussi des auteurs comme Rodrigo Garcia (auteur de "Golgotha Picnic") qui arrivent à monter des pièces, avec du texte, qui sont réellement puissants, pertinents et subversifs, eschatologiquement ou mystiquement, puisque je sais que ces catégories vous plaisent.
Il existe un mystère sur le fait que de tels auteurs arrivent à vivre : c’est un mystère, ce n’est pas une preuve de leur pourriture. C’est peut-être le mystère du talent, du fait que tout n’est pas nécessairement déterminé ou compréhensible dans le détail. Ne confondez pas le fait que, mettons, Delanoé ne comprend rien à cette pièce et donc la trouve super, avec la pièce elle-même et son auteur.
Ceci ne s’oppose pas à vos propos généraux sur la culture, mais ces derniers auraient plus de poids si vos faits étaient avérés.
Merci.