Alain Soral a la légitimité nécessaire pour critiquer Michéa. Encore faut-il comprendre ce que Soral critique chez ce dernier : il ne lui reproche rien en terme d’idées ( ils en partagent beaucoup c’est certain ) ; par contre, il lui reproche assurément de clore à chaque fois ses analyses au moment même où les idées paraissent incarnées par des individus ( à nuancer car Michéa parle quelquefois d’Attali, cible ô combien privilégiée de notre boxeur préféré ! ). Malgré tout, ce n’est pas, à mon sens, une raison valable pour le discréditer absolument ( facile de critiquer Michéa dans la peau d’un contempteur anonyme ! ) ; on sait ce que cela coûte que d’incarner les idées...Tout le monde n’est pas prêt, j’allais dire apte, à entrer en résistance frontale avec le monde politico-médiatique ; et quand je vois avec quelle habileté dialectique Michéa mouche Finki sur l’affaire Ilan Halimi, je me dis qu’il est quand même pas mauvais puisqu’il a réussi à retourner le piège qui lui était initialement tendu en se montrant très convaincant et en montrant que la barbarie d’en bas n’était qu’une pâle copie de la barbarie d’en haut. Si certains en doutaient encore, il a prouvé face à un interlocuteur de choix la pertinence de son travail fondé sur les excès du libéralisme. Personnellement, je valide : à la fin de l’émission, ça sent quand même bon la quenelle.