Là, on a atteint le sommet du gouffre ; à force de tordre les mots et de se contorsionner dans des concepts fumeux propres aux gens qui n’ont jamais manié de bêche de leur vie, donc de s’être nourri par leur seul travail terrien, nous pouvons constater le résultat : du n’importe quoi. Le "progrès" ? Notion toute relative : quel rapport y’a-t-il entre un cultivateur du Bengladesh oeuvrant pour son lopin de caillasse et sa survie immédiate et un américain-quin-quin obèse à la "survie" médiate qui commande ses courses par internet ? Aucun. Et pourtant tous deux vivent à la même époque, néanmoins pas à la même époque dans le même temps. Où se nourissent Michéa et La crotte ? Il n’y a pas de solution dans la misère de la synthèse ultra-limitée que nous tenons des médias, lesquels tiennent leur source d’information des maîtres réels. Concrètement nous sommes à l’image des homards plongés dans un bain-marie progressif dont la température variant, degré par degré, du vivable vers la cuisson, qui, même le sachant, sont incapables de fuir la casserole, et glosent indéfiniment sur la composition de la sauce trônant sur la table à l’aide de laquelle les convives vont agrémenter la dégustation de leur chair cuite à point.