Le jazz et la politique, par Gilad Atzmon
29 juin 2012 21:24, par StanCette perte d’authenticité n’est pas propre au Jazz, mais est répandue dans la musique en général, dans le rock par exemple, pour prendre un exemple proche.
Et l’idée que le Jazz est mort depuis que les américains blancs l’ont intégré à leur système me parait très réductrice. Sachant que le Jazz n’est pas de la musique africaine, mais un mélange entre musique africaine et musique américaine (country entre autre), elle-même venant de la musique européenne, de la folk anglaise et irlandaise, et aussi de la musique classique en général.
Le Jazz en tant que message politique a peut-être perdu de son sens quand il a été intégré à la société américaine, mais les américains pouvaient également se reconnaitre dans cette musique, même s’ils étaient libres et non descandants d’esclaves, et aussi parce que c’est une évolution de leur propre musique, avec leurs instruments (occidentaux). Il était alors normal que cette musique évolue dans le temps.
Et je ne crois pas qu’une musique doit nécessairement avoir un sens ou une revendication politique pour être de qualité. Si le sens politique prédomine, alors autant faire vraiment de la politique.
J’ai toujours un peu de mal avec certaines conceptions assez sectaires du Jazz, avec des personnes qui nous disent ce qu’est ou n’est pas du Jazz (je parle pas de l’auteur de l’article en particulier). Je pense par exemple à Oscar Peterson si je me trompe pas, qui quand on lui demandait son avis sur les interprétations Jazz de Bach par Jacques Loussier, nous disait que ce n’était pas du Jazz. Heureusement que d’autres jazzemen ayant une culture musicale qui ne commence pas qu’après les années 1900, reconnaissent que le swing existait déjà 200 ans avant.
La stratégie commerçante de la musique concerne la musique en général. Pour caricaturer, la musique est formatée pour durer de 2 à 3 minutes par morceau, avec une mélodie ou refrain identifiable le plus facilement possible pour qu’on s’en rappelle, ou alors on tolère un peu plus long quand il s’agit d’une musique de film connue. Paradoxalement, les formats et formes les plus variées et riches sont en effet dans le Jazz et dans le classique. Mais ça demande plus d’efforts à l’auditeur de base pour s’y intéresser. Là je rejoins bien le constat.