Alain Soral sur le 300e anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau
29 juin 2012 22:13, par L’immuableComment juger de la situation actuelle de notre Occident devenu démocratiquement totalitaire ? Dans la 2è épître adressée aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul pose cette même question en cherchant à décrire l’avènement final de l’Antéchrist. Il attribue l’avènement de l’Antéchrist (qu’il appelle l’anomos, l’homme sans loi), il est l’homme sans loi, le "sans loi". Il représente un antinomisme fondamental, un rejet de la Loi de Dieu se manifestant partout dans la société. Son système antinomique comporte cependant certaines règles car aucune société ne peut exister sans loi. Mais les "lois" de cet État antinomien seront en constante contradiction avec les exigences spécifiques, morales et sociales des règles que Dieu a révélé. Prenons ici quelques exemples de cette législation aberrante :
— la légalisation de l’avortement et de l’euthanasie ;
— la légitimation de prétendus "mariages" entre homosexuels ;
— la disparition de plus en plus répandue du respect de la vérité dans la vie politique et dans les médias ;
— le mépris de toute sorte d’obligations légales contraignantes ;
— la dissolution presque à volonté du mariage par l’institution du divorce par consentement mutuel et l’institution de toutes sortes de satisfactions "sexuelles" comme norme sociale ;
— la création de masses énormes d’argent purement fictif par les instituts bancaires nationaux ;
— la corruption généralisée dans nos sociétés ;
— l’amour de l’argent et de la richesse comme mesure finale de l’activité humaine ;
— l’encouragement à s’endetter, à l’encontre d’un esprit économe.
La Volonté générale de Rousseau, dans son caractère d’autorité parfaite et infaillible, se trouve elle aussi placée au-dessus des institutions de la société (nécessairement imparfaites et faillibles) telles que Dieu nous les a données. Dans le système communiste, les institutions visibles fondées sur la constitution officielle n’exercent en fait qu’un semblant de pouvoir. C’est ainsi, au moyen de ce qu’on appelle leur noyau dirigeant, constitué d’hommes totalement asservis au parti auprès duquel ils prennent tous leurs ordres, que ces institutions publiques agissent véritablement. La Bête biblique symbolise cette structure d’un pouvoir contre-nature. Les empires anciens se rangent dans cette catégorie. De même, à des degrés divers, pour les tentatives modernes de domination du monde, allant de la rivalité entre la Papauté et l’Empire au Moyen Âge, autres empires et aujourd’hui, last but not least, des Américains.