Mai 68 : quand Georges Marchais démasquait les faux-révolutionnaires tel Cohn-Bendit
30 août 2012 15:19, par GotfriedJ’ai connu un ouvrier de région parisienne, outilleur-ajusteur pour être précis, qui était à la fin de sa jeunesse au moment de 68. Il a vécu ça, et il m’en parlait les larmes au yeux. Non pas des pavés, des voitures retournées, des CRS à l’hôpital, et du nouveau droit de jouer à touche-pipi librement, mais de l’amélioration colossale de la condition ouvrière, de la fin du travail des enfants (il avait commencé à travailler à 12 ans), du renforcement des congés-payés, de l’amélioration des conditions de travail, de l’efficacité et du pouvoir des ouvriers unis dans les syndicats pour faire plier le patronat. Pour lui, c’était ça 68 : la révolte inarrêtable d’une classe opprimée qui récupérait après des décennies d’exploitation ses droits naturels spoliés, sans attendre le bon vouloir des politiques paternalistes (paternalisme = rôle du bon flic).
Oui, c’est un texte partisan. Mais c’est parce qu’il est capital de rester uni sous une même bannière, dans une même institution. C’est le secret de la longévité des églises catholique et orthodoxes. C’est cette unité qui donne de la force. Une discussion interne, même très animée, ne mine pas la puissance et l’autorité d’une telle organisation, mais tolérer l’existence de groupuscules de différentes opinions, c’est s’exposer à la décomposition à court terme du mouvement.
"Éliminer le pouvoir des monopoles et de lui substituer un régime démocratique nouveau permettant d’aller de l’avant dans la voie du progrès social de l’indépendance nationale et de la paix", je lis dans ce texte. Si le PC c’était toujours ça, ni une ni deux, je prendrais ma carte. Mais j’estime qu’à l’heure actuelle, c’est probablement E&R qui en est le plus proche idéologiquement, et le FN le parti politique à peu près correspondant (surtout version Philippot). Le PCF avait avec lui les syndicats, et quasiment toute la classe ouvrière, historiquement c’est une force sociale majeure. Il avait ses compromissions à gauche, avec l’URSS, le FN a les sienne à droite, devant renoncer à la critique d’Israël et du lobby, mais aussi ne pas faire fuir une base électorale encore en partie réactionnaire. Je pense que quand Le Pen père passera l’arme à gauche (sans mauvais jeu de mot), là-haut il sera copain comme cochon avec Marchais : la même gouaille, la même impertinence, la même originalité, et un amour profond pour de nobles et dignes idéaux. S’ils avaient dépassé leurs différences, quel parti ils auraient formé ces deux-là !