Robert Parker : pape, gourou ou expert qui a flairé le bon coup ?
31 août 2012 03:17, par Robespierre« [...] vins faciles à boire mais sans caractères, capable de plaire à une clientèle de jet setters voguant de Hong-Kong à New York. »
Ces imbéciles n’apprécient pas un vin. Un vin ne peut véritablement leur « plaire » puisqu’ils accordent ce qu’ils ressentent à ce qu’on leur dit qu’ils doivent ressentir. En définitive, il n’éprouvent rien. Personne parmi ces pigeons ne serait capable d’apprécier un vin jaune patriarcal. Il grimaceraient d’incompréhension en goûtant un Château-Chalon mais s’extasient sur des piquettes sucrées, ersatz d’Yquem ou de Château Cailloux.
Parker ne met plus les pieds dans le fief du pinot noir. C’est une bonne chose. Ma cave est majoritairement garnie de ces bouteilles. De quelques Corton grands crus - le vin classique - à des Saint-Romain, en passant par des Volnay ou des Nuits-Saint-Georges qu’il faut boire avant qu’ils ne s’éteignent, comme les vieux Pommard 1er cru. Des Monthélie et des Aloxe-Corton. Et puis de belles bouteilles d’Alsace. D’autres de la vallée du Rhône, des Hermitage, qu’on laisse s’empoussiérer et qu’on retrouve en fouillant, du Châteauneuf qui embrume les esprits comme une maîtresse aux chairs généreuses et sombres.
Que peuvent comprendre ces snobs au plaisir de boire un humble vin, un Savagnin, un modeste pinot gris, parce qu’il est juste dans le ton du moment qui passe, de la musique, du plat, et de la compagnie ? Leur demie-vie de carton pâte ne leur offre que des quarts de jouissances étriquées. Ils ne connaissent pas l’odeur un peu croupie d’une cave peuplée des flacons assoupis. Dans les mégapoles cosmopolites, on n’a que de ces sortes d’armoires électriques sans âme, avec une porte de verre pour exhiber la collection et vingt places à l’intérieur.
In vino veritas et j’ajouterai vitaque. Hume le piot franc compagnon et dis moi comment tu aimes le vin. Je te dirai qui tu es.