Libéralisme. Certains devraient quand même se réveiller et comprendre ce que ça implique, au niveau des relations humaines. Le petit monde du sport français vit encore sur son petit nuage communiste, avec les gentils athlètes vertueux issus du peuple, le bénévolat héroïque (recyclant la charité chrétienne), les gentils entraîneurs uniquement intéressés par la progression des gosses, le sport qui éduque les jeunes, qui forme les esprits, qui émancipe le peuple, etc. La droiture d’un Poulidor, la modestie d’un Cerdan. Marchais n’avait pas de mots assez lyriques pour exprimer son admiration à l’égard des sportifs et sa foi prolétarienne dans le sport.
Cette époque est révolue, définitivement. Faut se réveiller. Ce qui vient d’arriver à Inocencio n’est pas différent de ce que vivent déjà des millions de salariés, susceptibles d’être virés du jour au lendemain, même lorsque les résultats sont là ; ou sacrifiés sur l’autel de la "compétitivité", ce mot obsessionnel, répété nuit et jour telle une incantation. Contrat, droits, avocats, comment je nique tout en évitant de me faire niquer : voilà comment il faut réfléchir.
Le type accepte de travailler gratuitement et pense qu’on va le respecter ? Quand on ne te paye pas, on finit par te prendre pour un crétin naïf ou trop bête pour avoir une conscience de sa valeur sur le marché, donc inconscient des enjeux et incapable de se vendre, ce qui relève moins de la droiture morale que d’une sordide et coupable inconséquence dans le monde actuel.
D’où la sanction justifiée et méritée :
Quelle a été sa réaction ?
Pour lui, tout est normal. Il a décidé de changer d’entraîneur, il n’y a aucun problème.
Ce n’est pas que pour lui. Tout est normal.