L’Occident contre l’Europe : entretien avec Gabriele Adinolfi
24 octobre 2012 11:04, par hieronymusC’est une erreur grossière de croire qu’en revenant au franc et à notre souveraineté STRICTEMENT nationale nous nous en sortirons. L’histoire l’a montré, en tentant de revenir en arrière, on ne fait qu’aggraver le mal que l’on voulait combattre. Si nous, français, faisions cela, nous nous affaisserions encore davantage et serions encore plus vulnérables vis à vis de l’oligarchie bancaire. Nous ne pouvons nous en sortir que par le haut. Le seul projet viable à moyen et long terme est la création d’une Europe-puissance de type confédérale (encore à définir) qui respecterait les souverainetés nationales et les diversités culturelles propres à chaque nation. Il faut le dire et le redire : identités régionales + souverainetés nationales ne sont pas du tout incompatibles avec une Europe forte et indépendante, une Europe qui est justement RICHE de sa diversité et de son poids économique ! Il est impératif de maintenir des structures démocratiques à tous les niveaux de la structure : de l’échelon confédéral à l’échelon local en passant par tous les niveaux décisionnaires intermédiaires. Une Europe politique forte qui disposerait d’une Banque centrale A SON SERVICE et non pas l’inverse comme aujourd’hui. La Banque centrale ne doit rester qu’un outil d’ajustement économique au service de la politique, d’une politique économique INDEPENDANTE du pouvoir anglo-américain et de Wall Street en particulier. Seule une Europe-puissance de ce type pourrait contrer le cartel bancaire international. Une Europe qui sortirait de l’Otan et posséderait sa propre défense non soumise à Washington. Encore une fois, la France toute seule n’y parviendra pas. Cette Europe-puissance devra coopérer économiquement avec la Russie. Qu’on le veuille ou non, l’Europe de l’ouest fait géographiquement et géopolitiquement partie du vaste ensemble continental euro-asiatique et n’a rien à faire des diktats imposés par la puissance d’outre-atlantique. Ce sont les vainqueurs de 1945 (les anglo-américains) qui ont imposés cette Europe impuissante et jouet de la finance de Wall street et de la City. Il est urgent de sortir du schéma imposé par les anglo-américains. Voilà le seul projet ambitieux qui nous permetra de sortir par le haut : la création d’un Europe forte qui respecte les souverainetés nationales et la richesse de ses diversités linguistiques et culturelles. Tout autre projet est voué à l’échec.