Je ne sais pas les grandes choses qu’a faites le peuple juif,
n’ayant jamais lu son histoire que dans un livre où il n’est parlé
que d’adultère et d’inceste, de boucheries et de guerres
sauvages, où tout nom qu’on révère est souillé d’infamie, où
toute grande fortune débute invariablement par la fraude et par
la trahison, où les rois, qu’on nomme saints, font assassiner les
maris pour leur voler leurs femmes, où les femmes qu’on
nomme saintes entrent dans le lit des généraux ennemis pour
leur trancher la tête.
Je ne décerne pas le titre de grand peuple à une horde
d’usuriers et de lépreux, à charge à toute l’humanité depuis le
commencement des siècles, et qui traîne par tout le globe sa
haine des autres peuples et son incorrigible orgueil.
Race toujours vaincue, châtiée, asservie, en témoignage
de la protection toute spéciale du Créateur, et toujours
regrettant l’esclavage et les oignons de l’Égypte, et toujours
prête à retourner au culte du veau d’or, malgré les signes de la
colère de Dieu.
Je n’appelle pas peuple de Dieu le peuple qui met
impitoyablement à mort tous les prophètes inspirés de l’esprit
saint, qui crucifie le Rédempteur des hommes, et l’insulte sur sa
croix.
Si tant d’élus de Dieu sont sortis du sein de la nation
juive, c’est qu’il est naturel que la protestation des victimes
s’élève, plus fréquemment qu’ailleurs, des abîmes de l’iniquité.
[XXVII]
Pour moi, comme pour tous les hommes sensés chez
lesquels les préjugés de l’histoire n’ont pas abruti la raison, le
peuple qui a fait les grandes choses consignées dans les livres
juifs doit s’appeler le peuple de Satan, non le peuple de Dieu et
le Dieu du peuple juif n’est autre, en effet, que Satan...
Qui pose au milieu des éclairs, et marche accompagné
d’un cortège d’anges exterminateurs.
Satan, le dieu des armées, le dieu du carnage, le dieu
méchant, le dieu jaloux, le dieu inique qui punit la femme de
Loth du crime de ses filles, qui commande à Abraham le
meurtre de son fils.
Le vrai Dieu, le Dieu de l’Évangile, celui qui se révèle par
l’amour, celui qui a mis au coeur du père la tendresse paternelle,
n’a jamais commandé à un père d’égorger son enfant, car cet
abominable crime serait une offense à sa loi.