Je ne peux pas vraiment dire si ce film sera bien ou non en ne regardant que la bande annonce.
Il est clair que nous sommes dans une société de frustration généralisée, ça fait vendre. L’industrialisation de la société et le libéralisme libertaire s’associant à un culte de la performance et à la productivité ont transformé l’homme et la femme eux-mêmes en marchandise. Une marchandise qui ne revient qu’a ceux qui ont les moyens de se la payer, mais aussi une marchandise que l’on cherche à valoriser, pour mieux faire de soi, un être rare. D’une part, les hommes qui sont démunis (argent, physique, bonheur, valeur, travail) deviennent des marchandises au rabais, inintéressantes. D’autre part, les femmes cherchent à faire valoir ce qu’elle peuvent marchander (le corps, l’amour, ainsi que leur travail etc...) d’où la tendance à montrer ce que l’on a(sensualité, décolleté etc.) pour se rendre intéressantes. La marchandisation des êtres humains et de l’idée que l’on se fait de l’homme et de la femme est une des causes de cette frustration (voir Kaufman et le livre:la démocratie proxénète). Et elle se fonde sur des valeurs que véhicule justement l’idéologie libérale (femme érotique, homme riche).
En réalité, plus que les êtres humains, ce sont ces besoins profonds qui sont mis sur le marché, de manière amplifié : La recherche de l’amour, de la stabilité, de la dignité.
Ainsi je peux comprendre qu’un homme puisse être frustré au point où il craque parce que la société favorise ce type de comportement.Autant je peux comprendre qu’on puisse dire :"Ils n’ont cas se contrôler ces animaux reptiliens".
D’un côté, faire du mal aux autres pour assouvir ses pulsions est ignoble comme tout abus de pouvoir, de l’autre côté, puisque cette frustration touche un besoin naturel de l’être humain, il est difficile de contrôler celui-ci.
Ce film peut être intéressant s’il fait la part des choses, s’il ne montre qu’un type qui craque et que ce n’est pas de sa faute, cela pourrait être mal interprété et favoriser le mal que l’on subis (en justifiant des tels actes ou en justifiant le fait de dénigrer telle ou telle fille). Une fille qui s’habille en pute et joue de ses charmes ne justifie pas qu’on abuse d’elle. Le sujet est délicat puisqu’il oppose deux actes inacceptables : l’arrogance de la sexualité et l’arrogance du criminel.
Le vrai débat se situe au-dessus.
J’ai peur que le film participe plus au conflit qu’à la compréhension.