Chômage : 45 400 nouveaux chômeurs en octobre
28 novembre 2012 14:07, par Goriot"Du travail il y en a partout ,des milliers d’emploi reste vacants faute d’appeler.Il faut se bouger,ça ne vient pas tout seul ."
Cette phrase, je l’ai entendu souvent.
Je suis récemment titulaire d’un CDI et je vis en Sonacotra, avant de pouvoir déménager dans un endroit vivable avec mon nouveau salaire. Voilà un brin de contexte avant ma réponse.
Même si je suis en principe d’accord avec ce que vous dites (et je pense que beaucoup d’autres gens aussi), la faute est loin d’être unilatérale. Quiconque postule pour un poste voit bien qu’il y en a trente-cinq autres qui sont entrés dans le bureau avant vous.
Pourtant j’ai essayé tous les milieux où l’on m’a dit qu’il n’y avait pas de chômage : bâtiment / BTP, restauration, sécurité, etc. J’avais largement abandonné l’idée de faire un "bon" métier et je m’étais résigné à faire un truc que je n’aimais pas, mais où au moins j’avais une chance d’être embauché.
Mon cas est sûrement loin d’être isolé. Pas besoin d’être immigré clandestin du Zaïre pour vouloir faire un boulot pourri dans des conditions minables pour un salaire de cacahouètes. Prenez un petit blanc blond aux yeux bleus comme moi, mettez-le au chômage quelques temps et il fera tout ce que vous voulez pour s’extirper de la misère.
Moi je veux bien envoyer des milliers de CV, des centaines de relances, des dizaines d’entretiens, tout ce que vous voulez. Était-ce de ma faute si cela ne donnait aucun résultat ? Peut-être. C’est trop facile d’accuser les autres en permanence et de ne jamais envisager qu’on y est pour quelque chose. Mais objectivement, j’avais du mal à voir où était le problème qui faisait que jamais les réponses n’étaient favorables, et à un moment donné, vous pouvez être aussi motivé (et compétent) que vous voulez, un contrat, il faut être deux pour le signer. S’ils ne font que vous claquer la porte au nez, vous avez peu de moyens de les forcer.
Et le pire, le plus humiliant, était d’avoir sans cesse ces accusations de paresse, de la part de ma famille, puis des assistances sociales, au gré des expulsions et de la chute interminable dans les profondeurs de la pauvreté.
Où est la réponse alors ? Les patrons sont surchargés de taxes et ils deviennent paranoïaques ? Les annonces sont fausses et seulement un exercice de pouvoir et de branlette de la part des patrons qui veulent juste voir des gens désespérés ramper devant eux pour une miche de pain ? Je finis par me poser la question.