dans le bouquin d’Engels, Origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat (l’équivalent ’socialiste scientifique’ du Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes rousseauiste) qui reprend en complétant des notes inachevées de Marx, on trouve une synthèse-avec les matériaux de l’époque-sur l’évolution des systèmes d’organisation familiales, qui éclairent leur importance comme base d’une civilisation.
Une vision matérialiste qui dit que la base de la vie, sa condition première avant tout développement quel qu’il soit, c’est sa reproduction immédiate : les noyaux essentiels en sont travail et famille.
J’y ai trouvé en outre des choses très intéressantes qui éclairent la régression maternante actuelle que -outre Soral et Niesche- Jean-Claude Paye avec des concepts différents pointe du doigt :
*société fusionnelle ou les individus sont sans positionnement individuel
(une note de Marx dans Origine de la famille,etc. parle d’individus semblables qui n’ont comme pas coupé le cordon)
*réapparition du sacrifice humain (cf traitement médiatique de la mise à mort de Kadhafi)
bref, je recommande chaudement ce bouquin (lire notamment la magnifique préface de la 4e édition (1891) et son interprétation de l’Orestie d’Eschyle comme expression littéraire du passage du matriarcat au patriarcat(divinités chtoniennes versus dieux grecs)
à noter qu’Engels cite déjà la chevalerie comme fondement historique occidental du mariage d’amour, thème développé par le grand Clouscard dans ’Traité de l’amour fou’ autour du mythe de Tristan et Yseult.
le livre d’Engels a quelques côtés gauchistes qu’on s’efforcera d’oublier (’la femme est la première classe sociale opprimée’), travers que Clouscard retravaille.