Pourquoi je suis redevenue paysanne
8 décembre 2012 01:23, par goy pride@ Wens,
D’accord en grande part avec ton commentaire. Il est évident que le contexte économique actuel ne permet pas à quelqu’un de vivre d’une micro exploitation agricole.
Si le retour à la campagne de l’ensemble des actifs est matériellement inconcevable il sera néanmoins impératif de réintégrer la majorité de la population active au secteur agro-alimentaire. Dans un contexte de pénurie énergétique il n’y aura pas le choix. Il faut comprendre que le système actuel ne tiendra pas éternellement, c’est physiquement impossible or c’est ce que vous avez du mal à réaliser. Vous pensez que tout ceci est de l’ordre de l’idéologie or il s’agit de contraintes purement physiques. Répétons-le qu’on le veuille ou non nous seront contraints à suivre ce cheminement, c’est une question de survie et non pas une affaire de goûts et couleurs.
Derniers point la monoculture dite productiviste n’est pas à proprement parlé productive. Elle produit moins au m² de matière nutritive que ce que peut produire certaines agricultures traditionnelles vivrières. Ce qui permet de cacher cela c’est le pétrole pas cher et les machines permettant à un seul homme d’exploiter d’énormes surfaces agricoles. Or cette énergie pas chère et abondante va disparaître ce qui rendra nécessaire la réallocation de la population active vers le secteur agro-alimentaire, la relocalisation in situ de la production agricole... et cette transition ne se fera pas sans quelques centaines de millions de morts au passage d’où l’importance de se préparer dès aujourd’hui pour limiter la casse.
Il sera aussi nécessaire de modifier nos habitudes alimentaires en accordant une importance plus grande aux plantes vivaces notamment les arbres producteurs de nourriture. En effet jamais la force animale ne pourra remplacer les énergies fossiles nécessaires à la production des plantes annuelles céréalières. Nous seront contraints par nécessité vitale de nous tourner vers des systèmes autonomes ou semi autonomes mimant les équilibres rencontrés dans un écosystème forestier (agro-foresterie, forêt comestible) qui ont l’avantage d’avoir des rendements équivalents voire supérieurs à la monoculture céréalière mais sans nécessité les intrants et l’énergie colossale de cette dernière.