Les semences, patrimoine de l’humanité ou de l’industrie ?
25 décembre 2012 19:28, par pierreNombre d’entre nous s’indignent ou s’angoissent -à juste titre, évidemment- de se découvrir à l’orée du 21e siècle faits aux pattes et mis en boite. Mais c’est l’accomplissement de deux siècles de "démocratie" à quoi s’ajoute une "révolution verte". Puisque la monnaie n’est plus que du papier, que la politique n’est plus que du vent, que les nations ne sont définitivement plus des entités à part entières auxquelles on pourrait se référer, il nous reste juste nos mains. Les discours rebelles, les manifestations de toutes sortes n’ont aucun effet ici parce que nous sommes déjà absorbés à l’intérieur du système ; il nous gère très bien en toutes circonstances, même les plus violentes. Mais le système d’aliénation devient impuissant dès lors que nous allons chercher avec nos mains ce qu’il prétend nous distribuer à ses conditions exclusives.
Nous sommes presque tous implantés dans des villes. C’est la beauté du plan. Il n’y a par là aucun espoir pour nous. Notre égalité passe obligatoirement par l’auto-suffisance, et notre réconciliation passe par la réconciliation avec la terre. Depuis des siècles, on nous dit qu’elle est sale et vulgaire ; mais c’est pour mieux nous la retirer de sous les pieds. Ce qui est vraiment sale et vulgaire, c’est un humain dans une petite boite qui ne fait que geindre et s’indigner quand il souffre mais ne sait rien produire pour lui, et par lui-même. Celui-là, quoiqu’il en dise, attends du système qu’il aille au bout de son oeuvre.
Procurons-nous de la terre -aussi peu que ce soit- et mettons y des graines. Nos graines. Vivons à nos conditions. Il ne s’agit plus d’un plan d’esthète new-age, baba ou bobo, de retour à la terre, il s’agit de notre indispensable retour à la condition humaine.