Économie : le PS est pourri par la tête
23 décembre 2012 21:03, par zouplaUne chose dont on parle rarement à propos des fameux taux d’emprunts actuels des principaux états de la zone euros : l’explication à leur faiblesse est toute simple : il a été mis en place un pacte, à la fois de raison et de décence, entre la BCE qui maintenant prête de manière illimitée aux banques et ces dernières qui utilisent cet argent pour prêter aux états… c’est aussi simple que cela.
On a créé un circuit à trois (BCE/Banques/ Etat) où la première prête à 0,5 / 1% et les secondes reprêtent autour de 2%. Ce qui revient à produire un circuit fermé avec une rente de l’ordre de 1.5%/ an.
Ce qui est peu en valeur relative, mais énorme en valeur absolue, d’autant que le circuit est en fait garanti (les banques peuvent apporter en retour leur créance à la BCE pour se refinancer contre un chip de 0,5%).
Pour un pays comme la France en 2013, sur 169 MdE de dettes nouvelles qui vont être contractées pour faire rouler les anciennes et les remplacer, cela revient à accorder un profit de l’ordre de 2 MdE cette année.
Quelque chose d’énorme si vous considérez que toute cette affaire se joue entre quelques dizaines de personnes, entre les opérateurs de la BCE, l’Agence France Trésor, et les salariés des banques qui font ces opérations.
Amusez vous à refaire cela sur 27 pays, sans parler des USA qui sont dans le même schéma (mais cette fois, on parle de 1000 Md$ pour 2013, et donc 20 Md$ de profits) et vous avez une sympathique zone de profit protégée où les banques se gavent.
In fine néanmoins, la question restera de savoir comment épuiser ces stocks de dettes, et sur ce sujet, aucun pays sérieusement endetté n’a de solution.
Mis de côté la faillite et/ou la sacrifice des systèmes de protections sociales qui, en France par exemple, absorbent 600 MdE/ an : les volumes et le gras sont là, sauf que toucher à cela, c’est toucher à des acquis sociaux dans un contexte où par ailleurs, la croissance ne dépasse pas 1% du PIB (gain pour l’Etat : 9 MdE/ an…les 3% de déficit du budget annuel !), les populations ont peu de pouvoir d’achat (salaire moyen : 2000 euros/mois), sont relativement endettées, vieillissent, etc : bref ce n’est pas le moment. Et y toucher, c’est faire sauter le pays.
La vérité c’est qu’ils n’ont pas de solution.
La question secondaire c’est, à ce rytme/sous ses contraintes, combien de temps tient le compte à rebours.
La réponse est : au-delà 2013/2015, ça devient TRES compliqué.