Hollywood ou la propagande en économie de marché
2 janvier 2013 13:51, par matrix le gauloisJ’adore le cinéma des années 70 car il marquait une contestation par rapport aux canons en vigueur dans les années 50 (John Wayne contre les méchants bandits), dans Pat Garrett & le Kid, cette fois on prend parti pour les ’outlaws’.
Et pourtant, force est de constater 2 choses :
1) Le cinéma contestataire était également propagandiste, mais cette fois, la propagande se portait contre l’amérique WASP et montrait la prise de pouvoir des néo-cons pro-israël. (dans les dents de la mer, comme dans une blague : vous avez 2 caricatures de bourgeois juifs et un prolo WASP vétéran de la guerre qui sont sur un bateaux...le WASP est mangé par le requin, qui reste à bord ? Gagné !)
2) Force est de constater que la plupart des films américains (du moins ceux qui passent en salle, il y a bien quelques "direct-to-dvd" qui échappent un peu à la règle) sont revenus aujourd’hui à la lourdeur des films des années 50 dans le propos, le scénario & avec pourtant une co-habitation très bizarre, malsaine même, entre des "acquis" des années 70 avec les lourdeurs du cinéma des années 50 :
retour du manichéisme simplet où les grands méchants sont WASP à 90 %, alors qu’avant c’était les indiens/japonais...le racisme inversé, ça reste du racisme.
retour de la pruderie et du "cachez-ce-sein-que-je-ne-saurai-voir" mêlé à une vulgarité assez gerbante (on floute les seins de Megan Fox ou de Paris Hilton, mais vu leur dégaine elles n’auront jamais la classe d’une Audrey Hepburn ou la sensualité d’une Jane Fonda)
incapacité à critiquer le bellicisme américain actuel si on le compare aux films faits sur la guerre du Viet-Nâm où sur la peur de la guerre atomique. On pouvait espérer un retour de la critique du bellicisme avec la guerre en Irak (Lord of War de Andrew Niccol, le documentaire pro-Chavez d’Oliver Stone...) mais l’hystérie bobo suscitée par l’élection d’Obama a balayé toute forme de contestation, à tel point que l’on assiste même à la réalisation d’œuvres idéologiquement très inquiétantes (Batman 3 : film anti-Occupy-Wall-street, les contestataires sont nommés ici, péjorativement, "anarchistes").