L’US Air Force aide la France au Mali
24 janvier 2013 00:49, par TremahL’aide logistique est un écran de fumée. La France, certes, manque de gros transporteurs, mais cette aide vise surtout en réalité à préserver la crédibilité de l’OTAN en permettant à nos "alliés" de contribuer à l’effort de guerre contre le "terrorisme" sans trop se mouiller financièrement.
La France a pris de court tous les pays de l’OTAN en déclenchant cette opération, à commencer par les USA, qui ont immédiatement critiqué l’initiative française par l’entremise de leurs diplomates onusiens, ceux-ci fustigeant "sous couvert d’anonymat" l’improvisation de la réplique française. Le fait que le sinistre Pierre Lellouche - l’agent néocon américain qui avait essayé d’entraîner la France dans la guerre illégitime d’Irak - soit revenu ces derniers jours au premier plan pour critiquer le déroulement de la mission au Mali, est également un signe. N’oublions pas non plus l’ambassadrice américaine à l’ONU qui qualifiait publiquement en décembre 2012 le plan d’intervention français de "plan de merde".
Les Américains sont en réalité furieux mais ne peuvent pas le faire savoir sous peine de remettre gravement en question la légitimité de la "lutte contre le terrorisme".
C’est pourquoi j’ai du mal à adhérer à l’idée selon laquelle la France est, cette fois encore, la simple exécutrice des basses œuvres de l’Empire. Si c’est le cas, certains éléments ne cadrent pas (ex : "soutien" de la Russie) à moins que les USA aient déjà anticipé un échec des Français qui leur fournirait un motif valide d’entrée en guerre, au moment où l’opinion américaine refuse toute implication des GIs dans un nouveau conflit.
Mais il est clair que les Américains sont embarrassés car ils ne souhaitent à aucun prix le retour de la France sur le continent africain (ce sont eux d’ailleurs qui ont formé l’armée malienne et une partie des Islamistes).
La France quant à elle à beaucoup à perdre, et pas seulement son approvisionnement en uranium. En effet un échec entrainerait une grave perte de crédibilité et un décrochage irrémédiable face à l’Allemagne ; un succès replacerait sans doute provisoirement la France en situation de force et la mettrait - peut-être - à l’abri des attaques du marché et des financiers. On voit mal une agence de notation dégrader la note française au lendemain d’un succès (même relatif) obtenu contre le "terrorisme".
Chauprade dit de manière pertinente que ce conflit survient dans une configuration nouvelle et complexe, je le crois.