Témoignage d’un Français ayant choisi de devenir russe
24 janvier 2013 12:33, par Cueillette aux champignonsLes russes sont sympas et tout et tout, accueillants, chaleureux. Bien sur, pas à Moscou, qui est une ville américaine.
Mais leur racisme antinoir je ne peux pas l’encaisser. La faute au père de l’anthropologie des systèmes de parenté, qui a eu une intuition géniale et une autre complètement à côté de la plaque, mais qui a instauré durablement dans la tête de milliers de russes l’idée, fausse, d’une chronologie des systèmes de parentés, d’après laquelle les plus anciens/primitifs seraient ceux des afro et les plus récents/évolués seraient ceux des caucasiens. Et voilà le resultat aujourd’hui, après que ces erreurs soient devenues un pillier de l’enseignement soviétique pendant plusieurs générations.
Même de jeunes russes expatriés en France, pourtant instruits, ont des préjugés que mon grand père n’avait pas... Ils ne comprendront jamais le rapport français à l’immigration maghrebine parce qu’ils plaquent inconsciemment sur ce dernier leurs représentations issues de l’histoire des tatars et de leur relation récente avec la tchétchénie...
Donc des gens vrais, spontanés, généreux, dotés d’un patrimoine artistique et religieux exceptionnel, loin de la vulgarité américaine, et d’un sens de la fête inagalé justement lié à cette idée de "résignation heureuse" et d’absence totale de projection dans le futur - laquelle interdit la thésaurisation et donc l’esprit du capitalisme rhénan - mais pas moyen d’y aller avec ma miss par exemple. D’autant plus qu’un russe dit ce qu’il pense et ne s’embarasse pas de toutes les precautions françaises de "l’étiquette" pour le faire : s’ils vous apprécient, vous le ressentez quasi physiquement des la première seconde, et s’ils ne vous apprécient pas et vous êtes tout de suite au parfum. Y a rien pour lisser les rapports sociaux : tout y est à la fois très simple et conséquemment très brutal, y compris les relations de domination entre individus.
Les français expat se tirent dans les pattes. Partout où ils sont. C’est une constante. Ce n’est pas le cas des russes expat. Mais chez eux, ils ne se font pas mutuellement confiance, et c’est pourquoi ils préfèrent investir en France qu’en Russie...
Je suis sur qu’il se débrouillera très bien là bas. Bonne chance à lui !