Entretien avec Aymeric Chauprade
3 mars 2013 16:48, par arkhamianTriste de voir tous ces commentaires agressifs envers Chauprade. On a tendance a substituer, au discours droit-de-l’hommiste, son antithèse systématique, à être aussi manichéen et dogmatique que les suppos imbéciles à l’Empire, au mépris de tout principe de réalité.
Ce n’est pas parce que Chauprade ne parle pas de complot antlanto-sioniste à chaque détour de phrase qu’il est un traître ou un ignorant. C’est un géopoliticien en situation de conseiller potentiellement des gens haut-placés. Ce n’est pas un sociologue pamphlétaire déchu dont le but est de tirer sur tout ce qui bouge pour soulever le peuple (je précise que je je respecte et admire le travail d’Alain Soral par ailleurs).
Mr Chauprade essaye d’apporter une vision d’analyste géopolitique en s’appuyant sur des faits vérifiables et structurés. Jusqu’ici je n’ai entendu personne apporter la version des pipelines en Syrie. C’est une piste tout à fait recevable même si elle n’explique pas tout. ER manque beaucoup d’apports géostratégiques de ce genre (ressources naturelles, ethnies en place, considérations topographiques, contrats commerciaux etc...) sur les questions géopolitiques, qui se limitent souvent à des exposés sur des influences idéologiques de l’oligarchie.
De même, si le problème de l’influence américaine et israélienne sur la politique étrangère française n’est pas abordée (qui résoudrait assez bien le problème du paradoxe mali/syrie exposé), ce n’est pas pour autant que les "intérêts de la France" ne comptent pas aux yeux de nos dirigeants.
OK avec Goy Pride : ce n’est pas parce que Areva est protégée qu’on va payer moins cher nos factures, et sur le coup on se fait bien enfler. Mais une perte de contrôle de la situation sur les sites d’exploitation peut aussi signifier quasi-plus d’électricité du tout chez nous, ou tout du moins une aggravation énorme du déficit commercial, donc un sacré bordel.
Quand à l’aspect sécuritaire : que diraient les maliens si les français se barraient d’un coup en masse, laissant tout en plan, et les atochtones se démerder avec leurs fourches et leurs piques pour bouter des mecs armés jusqu’aux dents ?
Jusqu’ici cette intervention n’a pas été menée contre la population, et les vengeances ethniques ont été évitées. On peut légitimement poser la question de l’exploitation des ressources et du degré de liberté du peuple malien dans l’affaire. Mais on est bien loin de la Syrie où il n’y a ni intérêt clairement entendu, ni aucune morale.