Mariage homosexuel : 61% des maires demandent la suspension du projet de loi
14 mars 2013 01:06, par Francois HoulbrèqueJe m’interroge encore volontiers sur les notions de "valeur de la famille"... Encore une fois, il ne s’agit pas d’ôter un droit à une majorité de français, mais d’attribuer le même à une minorité, ce qui dans une République laïque qui se veut la patrie des droit de l’Homme, devrait être fait depuis fort longtemps.
La séparation de l’église et de l’état date du 9 décembre 1905 (à part pour l’Alsace et la Moselle, qui restent sous le régime du Concordat encore aujourd’hui). Cette séparation a parachevé l’ancrage laïc de notre pays.
Pourtant, aujourd’hui, la plupart des arguments employés par les contestataires, y compris nos élus, sont d’ordre théologique. Après tout, le mariage civil n’est qu’un contrat, n’en déplaise à de nombreuses personnes. Les religions ont elles leurs propres célébrations, leurs propres valeurs morales, ce n’est pas leur rôle de l’imposer à l’état.
L’erreur est plus ici à la conservation du mot "mariage", alors qu’une évolution vers un "pacte d’union civile" aurait finalement été mieux perçu. Tout cela pour l’emploi d’un simple mot qui n’a pourtant pas dissuadé les anglais, les danois, les néo-zélandais, les espagnols, les portugais, tous des états judéo-chrétiens où il persiste une religion d’état, d’adopter un texte similaire.
Faut-il que nos élites dirigeantes soient très pratiquantes (ce qui se dément dans les églises) ou très homophobes (ce qui est plus probablement le cas) pour qu’une majorité puisse se dessiner contre le fait de corriger un déni de droit actuel.
Les récentes études menées (je vous invite à chercher sur internet), qui sont publiées, certaines avec 10 ans de recul, sur notamment l’adoption par des couples homosexuels, montrent qu’il n’y a pas de problème particulier dans le développement des enfants, ni dans la perception de leur entourage. Quant à la PMA (j’y suis personnellement opposé, y compris pour les couples hétérosexuels), elle ne *fait pas partie* de ce projet de loi, alors pourquoi ressort-elle encore.
Cette haine, cette violence exprimée dans les slogans employés lors des défilés des "manif pour tous" me choque profondément. Moi non plus je n’ai jamais défilé de ma vie, pourtant j’ai défilé la première fois "pour" le projet (et non pas contre) un certain dimanche 27 janvier. La réalité est que nous étions loin d’avoir le financement du diocèse pour ameuter les foules, mais nous étions tout de même un nombre important.
Vivement que les mentalités changent (enfin) en France...