Manifestations contre "l’Europe des marchés" en Espagne
17 mars 2013 02:12, par TremahRappelons que les Espagnols se voyaient encore récemment comme le phare avancé de la "Nouvelle Europe" et donnaient volontiers des leçons de néolibéralisme aux Français.
Légalisation du mariage gay, régularisation massive des sans-papiers, promotion de l’autonomie régionale, parité, bulle immobilière, spéculation, déracinement de la religion, adhésion à la thèse du conflit de civilisation... Et pour l’imagerie hédoniste : fiesta barcelonaise, musée d’art moderne et partouze Erasmus.
Des ouvriers gagnant le smic s’endettaient sur 40 ans pour acquérir de luxueux appartements modernes en centre-ville.
Rappelons qu’à l’époque nos politiques de droite comme de gauche se réclamaient des réformes de Zappatero :
"Que la France sans renier aucune de ses valeurs de solidarité et de justice regarde l’Espagne. Elle y verra ce que peut accomplir une société d’entrepreneurs, une société qui libère l’initiative et récompense l’effort, le mérite, le risque. Elle y verra comment la joie de vivre revient avec la réussite économique, comment la créativité revient avec la prospérité, comment le bonheur peut redevenir une idée neuve dans un pays qui l’avait perdu depuis longtemps." (Nicolas Sarkozy, en 2007)
Aujourd’hui les Espagnols sont "indignés" et réclament une "Europe de la personne" pour lutter contre l’Europe des marchés. Vraiment ? Il faut qu’on m’explique ce que c’est ça, "l’Europe de la personne", et qui leur a refourgué ce concept foireux qui sent l’entourloupe sémantique à plein nez.
C’est quoi concrètement le poids politique de la "personne" contre les "marchés", hein ?
Tout laisse à penser que les Espagnols n’ont pas analysé correctement la crise et attendent encore la solution du côté de Bruxelles. Aucune personnalité ou parti en rupture ne semblent émerger comme en Italie ou en Grèce.
Quant aux images "d’emeutes", elles sont plutôt pathétiques, quand on voit 5 flics qui parviennent à tenir une foule de 5000 personnes en respect. En France il faut un barrage de CRS pour refouler 25 ouvriers énervés.
Je crains que l’Espagne ne soit la première grande nation européenne à éclater, la Catalogne ayant d’ailleurs quasiment revendiqué son indépendance politique il y a quelques mois.