Mélenchon : l’Euro et l’outrance
31 mars 2013 10:50, par totoLaissons de côté Méchancon, l’espoir qu’il représente pour le pays est inversement proportionnel à sa présence médiatique.
Regardons plutôt la situation inextricable dans laquelle nous sommes.
D’après les chiffres, il faudrait une baisse des salaires dans l’industrie de 17% pour revenir au niveau de l’Allemagne. Mais cette baisse serait sans doute insuffisante pour stopper l’hémorragie actuelle car nos industries sont moins bien placées en terme de gamme et donc de pricing power. De plus, ça ne rétablirait notre compétitivité que vis-à-vis de l’Allemagne mais le gap resterait très important vis-à-vis des pays à bas coûts de main-d’oeuvre en voie d’industrialisation...
Donc même avec une baisse de 17% des coûts salariaux dans l’industrie, nous ne sommes pas à l’abris de la concurrence des pays émergents qui montent en gamme plus vite que nos pseudo-élites xénophobes ne l’avaient prévus et viendront concurrencer demain les "fleurons" industriels comme Areva, Airbus, Renault, et bien d’autres encore...
Par ailleurs, cette baisse aura des effets secondaires sur la consommation (donc le commerce et les services) mais aussi sur les équilibres budgétaires de la sécurité sociale et de l’Etat. Concernant ce dernier point, à moins d’augmenter les taux de prélèvements ce qui serait injuste vis-à-vis des salariés déjà privés de 17% de leurs revenus, je ne vois comment on pourrait éviter une baisse des prestations sociales et des dépenses de l’Etat...
On est dans une jolie spirale récessionniste ==> baisse auto-entretenue du PIB
L’autre solution consisterait à sortir de l’Euro et à dévaluer de 17% le nouveau Franc contre l’Euro (ou le Mark si l’Euro disparait). Mais c’est oublier un peu vite que la France à une importante dette extérieure (qui n’existait pas à l’époque du Franc) qui si elle reste en Euro (ou en Mark) entraînera une augmentation brutale du poids de la dette (la dette de l’Etat est détenue à 60% par des non résidents) et si elle est convertie de force en Francs aura pour conséquence une hausse significative des taux d’intérêts du fait de la raréfaction des créanciers lésés, sans compter les autres mesures de rétorsion que la communauté (financière) internationale ne manquera pas de prendre, FMI en tête...
On est cette fois-ci dans une spirale d’endettement ==> hausse auto-entretenue du poid de la dette
Dans les deux cas, si le chemin est différent, l’issue est identique.