Alain Soral : entretien de mars & avril 2013
23 mai 2013 13:03, par GuyExcellentes analyses au global, cependant je souhaite pondérer :
* troisième vidéo : quel rapport entre la démission de benoit XVI et le contexte climatique ?? Je ne saisis pas l’association des deux, sauf à promouvoir un discours type "fin des temps", mais je ne pense pas qu’il ait sa place ici.
* l’analyse de la filmographie de Tarantino que vous avez fait n’est pas très juste : la violence a toujours été présente dans son oeuvre, y compris dans Reservoir Dogs. Votre montage des extraits de ses films est partial : il y aussi des scènes insoutenables de cruauté dans son premier long métrage, lorsque le type arrache une oreille à un autre gars et s’ébaudit en vrai psychopathe. Tarantino ne se départit pas de son style (ce qui est relativement rare au sein de la "grande famille du cinéma") ; au contraire il gagne en maturité, et après des thèmes à moindre fond au début de sa carrière (Reservoir Dogs, Pulp Fiction), il se consacre à inscrire l’action de ses films dans un contexte historique sur ses derniers longs métrages (Inglorious, Django) tout en conservant sa marque de fabrique : le délire de vengeance ; ce qui, au contraire de toujours faire larmoyer et mariner dans le passé (La Rafle du Vél d’Hiv), tourne la page au historique de façon caricaturale au lieu de rester dans le "devoir de mémoire".
* Tarantino n’est pas un réalisateur "à commande" : il n’enchaine pas les contrats ; au contraire il prend son temps pour chaque long métrage qu’il entreprend, le pense et le repense parfois dix ans avant de le réaliser.
* Sur Django, monsieur Soral estime qu’à partir du Gun fight, le film devient n’importe quoi. Non : la pétarade délirante et dévastatrice a toujours fait partie de ses métrages (Reservoir Dogs : lorsqu’ils se tiennent tous en joue, Inglorious : dans la cave avec les nazis) ; pétarade de flingues toujours précédée d’une intense tension entre les personnages, de faux sourires, etc.
* Django est encore plus abouti que ses autres longs métrages, parce qu’il s’attèle à la narration du récit d’initiation : un personnage découvre la réalité du monde qui l’entoure, et apprend malgré sa réticence à interagir avec ce monde hostile, et à s’en extirper.