Perso, j’ai connu tous ces petits métiers : la chaisière du Luxembourg, les cardeurs de matelas , les vendeurs de fruits et légumes ambulants, les rempailleurs, rémouleurs, vitriers, ramasseurs de peaux de lapins, chanteurs des rues, marchands de tapis et cacahouètes (les 1ers "arabes"), les dames pipi, livreurs de pains de glace pour les glacières, livreurs de lait du matin, les vendeurs de journaux à la criée, les vendeuses de violettes...Chaque quartier était un village, chacun prenait des nouvelles de ses voisins et on glissait sa clef sous le paillasson en partant. Jamais je n’aurais pu m’imaginer, petit, que ce monde et ce mode de vie allaient disparaître. Mes grands mères faisaient toujours un peu plus de soupe pour la veuve ou le veuf, on s’aidait en cas de coup dur, on priait pour ses voisins malheureux, on assistait les malades et les mourants, on accompagnait les familles et on écoutait la vie.