L’écrivain Dominique Venner se suicide dans la cathédrale Notre-Dame de Paris
22 mai 2013 17:48, par WEIDMANNSHEILDans le respect de la religion de toujours, pervertie par la hiérarchie des clercs, il ne supportait pas la tardive doctrine de la rédemption, de l’esprit du duel, de la satisfaction, qand elle usurpe l’amour et le sacrifice par amour. Les scintillantes poésies des sous bois en fusion avec la nature, ont fait de Venner le visiteur contemporain de la sacralité des premiers siècles d’une chrétienté sans état, qui n’avait pas encore banni le bestiaire de son univers. Il comprenait fort bien qu’un lion puisse aider Sozyme pour enterrer Sainte Marie l’Égyptienne, qu’un ours allât dans les bois chercher du miel à la demande de Saint Séraphin de Sarov, que le Christ ait fait son entrée dans Jérusalem juché sur un ânon. En ce sens il est issu de cette faune et de cette flore sacrée dont parle si justement Jean-Paul Roux dans son magnifique livre sur l’Altaï à ce sujet. On devise savamment sur l’incompatibilité du suicide et de la foi chrétienne : c’est méconnaître les vies de saints qui se jetèrent dans la mort pour ne pas avoir à souffrir l’outrage ultime. Il y en a. Il y a aussi une hiérarchie des valeurs qui place Dieu en haut, ensuite la nature, puis la société et enfin soi-même, et cette hiérarchie était bien la sienne, contraire à celle de l’homme qui se prend pour Dieu, et justifie son individualisme égoïste pour plier la société à ses exigences tout en saccageant la nature et piétinant Dieu. Au tréfonds de son âme, dans les rayons de la lumière rasante du matin, en dépit des paradoxes apparents de ses choix et de ses préférences, Venner n’était pas un provincial de l’esprit humain, mais un aigle de l’esprit, de l’honneur. Son acte restera dans les mémoires, plus longtemps que la danse des putains sur le même autel il y a plus de deux siècles. Spirituellement acculé comme un cerf à l’Hallalli, il a montré ce que servir veut dire spirituellement, mieux qu’un pape qui prend sa mièvre retraite anticipée, que les élites qui se servent. On l’imagine seul avec une arme à un coup, la main sûre, mais dans les crachats lancés voyons bien la meute avide de curée. La famille de l’acier a perdu quelqu’un hier, assurément, et le sourire de l’ange du portail de Reims s’élargira un jour prochain, quand l’esprit de sacrifice né de cette mort cruciale aura fait regagner à tout un peuple la conscience de la nécessité de servir le grand arbre de la vie des hommes, pour accéder enfin à la finalité de la création cosmique, c’est-à-dire à l’humanité du Dieu-Homme, baignée de feu