JPMorgan a-t-elle prescrit des régimes autoritaires en Europe ?
8 juillet 2013 12:16, par TremahPassage complet du rapport ;
« Les systèmes politiques à la périphérie furent établis dans la période qui a suivi une dictature, et ont subi l’empreinte de cette expérience. Les constitutions tendent a révéler une influence socialiste prononcée, reflétant la force politique que les partis de gauche gagnèrent après la défaite du fascisme. Les systèmes politiques dans la zone périphérique présentent de manière typique plusieurs des caractéristiques suivantes : des exécutifs faibles, des pouvoirs centraux faibles par rapport aux régions, une protection constitutionnelle des droits du travail, des systèmes où le consensus se bâtit – favorisant le clientélisme politique, et le droit de protester si des changements malvenus sont apportés au statu quo politique. Les lacunes de cet héritage politique se sont révélées à l’occasion de la crise. »
Il est bien gentil Laurent Pinsolle, mais quand une banque recommande les réformes politiques suivantes :
suppression de la « protection constitutionnelle des droits du travail », soit la suppression pure et simple du droit du travail, remplacé probablement par des accords corporatistes
suppression du « droit de protester si des changements malvenus sont apportés au statu quo », soit suppression du droit de grève et de manifestation
suppression des « des systèmes où le consensus se bâtit », soit suppression du système électoral et démocratique
... et qu’elle attribue par ailleurs l’origine de la crise économique et sociale aux systèmes politiques socialement "consensuels" issus de la seconde guerre mondiale, alors oui, elle défend de fait la fusion entre un principe de souveraineté politique, élevé ici au niveau du fédéralisme européen, et la défense exclusive de certains intérêts privés et corporatistes,
soit ce que l’on nomme communément le (vrai) fascisme.
J’ajoute que ce rapport semble suggérer implicitement - mais il faudrait que je le lise dans son intégralité pour être catégorique sur ce point - que les expériences dictatoriales passées de pays comme la Grèce, l’Espagne et l’Italie les conditionneraient, aux yeux des analystes de la JP Morgan, à accepter la mise en place d’un régime autoritaire du fait de "l’empreinte" culturelle et politique laissée par les systèmes autoritaires dans ces pays.
Je ne vois pas comment définir les trois points cités autrement que comme une volonté politique d’aboutir à un système dictatorial ou néo-dictatorial verrouillé par les banques.