Retour à Outreau - Synthèse des conférences de Jacques Thomet
14 août 2013 07:42, par MagnaVeritasCitations du livre de M. Thomet édité chez KK : partie 2
L’une des femmes-experts reconnues, Christine Condamin, s’apprête à produire ses conclusions sur les enfants victimes qu’elle a auditionnés avant l’appel de Paris. Pour ce livre, elle m’a relaté la scène suivante : "La présidente Odile Mondineu-Hederer a lu mon rapport intégralement, tout en riant pour en dévaloriser tant le contenu que son auteur. Elle ne m’a pas donné la parole une seule fois. Elle a détaillé le contenu de dessins dont plusieurs étaient particulièrement angoissants et d’aspects inquiétants. Ainsi celui d’un animal qui aurait pu être un rat à l’aspect phallique. Le petit enfant auteur de ce test a été appelé à décrire son dessin par la magistrate : "C’est une musaraigne", a-t-il confié.
- Elle est comment ? lui a demandé la présidente.
- Elle a une longue queue.
- Que fait-elle ? Elle est gentille ou méchante ?
- Méchante, a répondu l’enfant, particulièrement déstabilisé.
L’avocat dupont-moretti s’est alors mis à rire à gorge déployée, avant de renchérir, de sa voix de stentor :
- Ah, comme c’est drôle ! Revoilà la musaraigne à longue queue !
Et toute la cour, Mme mondineu-hederer la première, de rire à l’unisson ... Je n’ai pas eu le droit de prononcer un seul mot. L’avocat général m’a attaquée à son tour !"
Dans son livre déjà cité, Me dupond-moreti revient avec un délice évident sur cette séquence. Sans rappeler que le dessin évoqué fait partie de l’un des quarante tests obligés dans les enquêtes de ce genre, il avoue avoir répété la phrase : "A grosse queue, Madame la présidente, à grosse queue !", pour dénoncer le rôle présumé selon lui de cette image dans l’incarcération de prévenus. "Le fou rire gagne (la présidente), continue l’avocat, se propage à ses assesseurs, aux jurés, à l’avocat général, à la presse, au public. Tout le monde, accusés compris, se gondole à l’évocation de la "grosse queue" de la musaraigne, qui, quelques années auparavant, avait justifié la détention provisoire de plusieurs innocents [c’est dufion moruti qui le dit] à Outreau."
[Cet "épisode"] consacre le montage subtil mis en place pour décrédibiliser l’accusation, ridiculiser les experts et faire oublier le vrai martyre des enfants sodomisés par des adultes.
[...] sept ans après les faits, dupond moretti n’a pas hésité à réécrire l’histoire. [Notamment en prétendant que les experts étaient absents].